À moitié dedans, déjà dehors

À moitié dedans, déjà dehors

Ce matin, je lisais une publication de mon artiste graphiste préféré du moment. C’est l’auteur de la couverture du dernier album de Youssoupha. Un gars kmer, pétri de talent mboa_art sur Instagram.

Dans sa publication, il racontait tout ce par quoi il est passé au début de cette année : une rupture amoureuse, des problèmes d’argent — car l’art ne nourrit pas toujours son homme, surtout quand il n’est pas encore connu — et bien d’autres choses qui l’auraient clairement poussé à abandonner. Étonnamment, en cette fin d’année, il a cité bien plus d’événements positifs qui lui sont finalement arrivés que de tracas subis au départ.


Évidemment, ce n’est pas parce que, dans son cas, l’histoire se termine bien cette année que ce serait le cas pour tout le monde. Il a néanmoins conclu son propos en citant un auteur dont j’ai oublié le nom — je vais donc paraphraser la citation : la vie est tellement difficile, et les belles choses mettent tellement de temps à se montrer, que si tu n’es pas prêt à tout donner, à te donner à fond, ce n’est même pas la peine d’essayer. Car ce n’est que lorsque tu es à fond que tout ce qui arrive comme problème devient une simple circonstance.


As-tu déjà essayé de donner un coup de machette ou de hache avec hésitation ? Il y a de fortes chances que ça ricoche, ou pire, que ça rebondisse et te revienne en pleine figure. J’ai moi-même ce défaut. Étant de nature pessimiste, j’ai tendance à voir toutes les raisons pour lesquelles un projet pourrait ne pas marcher, plutôt que celles pour lesquelles il pourrait réussir. Et cette analyse a le don de me faire m’investir avec hésitation, et très souvent de ne pas aller au bout de ce que j’avais entrepris.

Tout comme dans un combat à mort, chaque personne qui veut survivre doit se donner à 1000 % et s’assurer ou du moins essayer que le prochain coup soit celui qui mettra fin à son adversaire, car en face, l’autre essaie exactement la même chose. C’est ça la vie, l’entrepreneuriat, le hustle. Si tu n’as pas les crocs pour y aller franco, n’essaie même pas.

De toute façon, je me tue à le dire : contrairement à ceux qui ont des produits à vendre, l’entrepreneuriat n’est pas fait pour tout le monde. Et si j’avais eu l’occasion de réécrire le livre de Kévin Dango, 10 questions à se poser avant d’entreprendre ,que je te recommande d’ailleurs, j’aurais placé cette question en première position :

« Suis-je prêt à vraiment tout donner pour réaliser mon rêve ? Comme si ma vie en dépendait ? »

Et si tu prends sur toi de te poser cette question avant de te lancer dans n’importe quoi, la réponse nous fera gagner un temps fou à toi et à tout le monde.

Georges DEFO