Apprendre à dire ce qu’on ressent

Il y a des jours où je me surprends négativement, et ça ne date pas d’aujourd’hui. J’avais déjà écrit ici sur les conséquences d’envoyer très tôt des jeunes adultes à l’étranger : même si cela part d’un bon sentiment, cette démarche a souvent son lot de revers.

Il y a de cela quelques années déjà, ma mère me faisait le reproche de ne pas avoir certains petits codes et gestes d’affection qui, pour la plupart des gens, sont monnaie courante ou juste un réflexe. J’avais d’abord trouvé sa remarque excessive, car j’avais inconsciemment intégré l’habitude des papas à l’ancienne, qui considèrent que subvenir aux besoins financiers est le plus important. Et je l’ai reproduite sans même m’en rendre compte.

Alors quand elle m’a fait la remarque la première fois, j’ai trouvé qu’elle exagérait. Puis est venu le tour de ma copine, qui m’avait déjà tiré les oreilles sur cette même habitude. Le pire, c’est que ce n’est pas un manque de considération ou d’affection : c’est juste que je ne sais pas y faire. Je n’en suis pas fier, mais je ne sais pas démontrer mon affection.

Je n’écris pas ça pour me justifier, mais pour attirer l’attention de ceux qui, comme moi, pensent que ceux qui leur demandent d’être plus attentifs ou attentionnés exagèrent. En réalité, c’est à nous d’en faire un peu plus.

Envoyer un message à quelqu’un qu’on sait souffrant pour lui souhaiter un prompt rétablissement, appeler les proches de temps en temps pour savoir s’ils vont bien, dire aux gens qu’on est fiers d’eux, de ce qu’ils accomplissent, ou simplement leur rappeler tout le bien qu’on pense d’eux…

Ça ne coûte rien, mais ça peut rendre leur journée infiniment plus belle.

Georges DEFO