Arrêtons de nous tirer dessus. La vie est déjà assez dure.

La vie est difficile. Et comme si ça ne suffisait pas, on est impatients.

On veut tout, tout de suite. Rouler dans de grosses voitures, être adulés, avoir les privilèges que certains n’ont obtenus qu’après 60 ans de travail acharné, sans même être sûrs d’y arriver un jour.

Mais nous, à qui tout semble “dû”, on râle parce que tout n’arrive pas maintenant.

Et on s’apitoie sur notre sort… parce que la vie est dure.

On a tellement de problèmes qu’on finit par se focaliser sur le malheur… des autres.

Certains, englués dans leur pauvreté financière — conséquence directe de leur pauvreté d’esprit, deviennent des êtres dépourvus de compassion et de bon sens.

Capables de te réciter tous les personnages des deux testaments… et dans la même bouche, détester un frère juste parce qu’il s’en sort mieux qu’eux.

Et parfois, il ne s’en sort même pas mieux, ce sont juste des projections mentales, parce que la réussite ne se matérialise pas de la même façon pour tout le monde.

Je t’en parle avec émotion, parce que tous les matins, en déposant mon fils à l’école, je croise des personnes handicapées qui font de leur mieux pour mener une vie décente.

Celui qui m’a le plus marqué, c’est cet homme aveugle, qui porte sa petite fille tous les matins jusqu’à la crèche.

Dans une société où chacun court, lui marche lentement, sans lumière, mais avec dignité.

Et moi, dans mon confort relatif, je regarde ça et je me dis : “C’est ça la force.”

Malgré le fait que la société dans laquelle ces personnes vivent mette en place des conditions pour les aider, il n’en demeure pas moins que beaucoup de personnes en position plus favorable ne se rendent même pas compte de la chance qui est la leur. Pour la plupart, ils ont été bénis à la naissance avec des gènes de qualité, des pays d’origine avec d’innombrables problématiques qui pourraient être transformées en opportunités d’affaires pour qui voudra bien s’y pencher, et un héritage qu’on décide délibérément de perdre sous prétexte de mapartisme.

On est bien loin de cette époque où le quartier éduquait les enfants, et donc un enfant qui réussissait n’était pas seulement l’enfant du voisin qui crâne depuis que ses enfants sont devenus des mbenguistes et qui ne perd rien pour attendre, ou de la fille du voisin qu’on a tous vue exceller dans ses études et vendre à la sauvette pendant l’été pour financer ses études, mais qu’on traite de waka, car il est plus facile de justifier la fraude de la réussite de l’autre que d’accepter l’authenticité de notre propre échec et incapacité.

Il est vraiment temps qu’on arrête de nous tirer dessus entre nous.

D’autres le font déjà, gratuitement.

Et nous, on ajoute des cartouches à la main de l’ennemi.

C’est comme ce petit garçon qui jette une goutte d’eau sur une colonne de fourmis…et qui les regarde se disperser dans tous les sens, elles qui étaient si bien organisées.

Sauf que dans notre cas, les fourmis, c’est nous.

Avant de te plaindre de ce que la vie te propose, demande toi bien si tu tes donné tous les moyens et n’oublie pas que le Temps lui ne s’arrête pas donc ne le fais pas toi non plus. Mets toi vraiment au travail!!

Georges DEFO