Arrêtons de rêver, agissons là où nous avons un réel impact

Hier, je suis allé rendre visite à mon ami de longue date, Wilfried, avec qui nous avons longuement échangé sur nos projets et mon blog. Il m’a donné énormément de conseils et j’ai aussi profité de son expérience concernant les projets qu’il a lancés au pays. Dans notre groupe d’amis, il est d’ailleurs l’un des premiers à avoir eu l’idée de créer une entreprise sur place.

Les raisons pour lesquelles son entreprise n’a pas fonctionné m’ont interpellé : le manque de compétences des jeunes avec qui il travaillait. Cependant, il m’a fait comprendre qu’il existe une main-d’œuvre très qualifiée, mais qui demande simplement à être bien rémunérée.

Je lui ai partagé mon approche : prendre des jeunes, investir en temps et en argent pour leur montée en compétences. Une idée avec laquelle il n’était pas totalement d’accord, estimant que cette méthode coûte cher et ralentit l’arrivée des produits sur le marché. Il propose plutôt un mix : s’appuyer sur des « mercenaires qualifiés » pour faire avancer le projet, tout en entourant ces experts de jeunes stagiaires pour qu’ils apprennent le métier à leurs côtés. Sur ce point, nous sommes tombés d’accord : pour mener à bien ce type de projet, il faut être présent sur place. Et j’insiste dessus : entreprendre en mode « wireless », c’est rêver en couleurs.

Nous avons aussi abordé d’autres sujets qui m’ont fait réfléchir, notamment son envie de lancer une chaîne YouTube. Ce qui le freine ? La préservation de son image. Je lui ai demandé de quelle image il parlait. Parfois, nous nous inventons des problèmes inexistants. Qui pense réellement que sa chaîne va attirer des controverses dès ses premières vidéos ? À part les 15 vues et likes de la famille, il n’y a pas grand-chose à craindre au début. Cette discussion a fini dans un éclat de rire, mais m’a poussé à réfléchir sur une autre question qu’il m’a posée : pourquoi je ne parle pas de politique dans mes textes ?

Ma réponse est simple : je préfère me concentrer sur ce que je peux impacter. Pas besoin d’écrire que nous n’avons pas de routes ou que la corruption gangrène notre pays, puisque nous le savons déjà. Pas besoin de te rappeler que nos rues sont dangereuses à cause de la pauvreté, surtout quand nous ignorons les problèmes que nous pourrions résoudre à notre niveau. Est-ce que j’ai besoin de blâmer le ministère de l’éducation pour ne pas avoir appris le Ghomala ? Non. Est ce que j’ai besoin de te rappelé que voter c’est ton devoir de citoyen?

Je préfère agir là où je peux faire une différence. Un gouvernement fort repose d’abord sur la qualité de ses citoyens. Combien d’entre nous seraient prêts à sacrifier une bouteille de champagne pour financer l’éducation d’un orphelin ? Combien seraient prêts à s’investir comme les Chinois qui pratiquent l’espionnage industriel pour le compte de leur pays ? C’est pour cela que je ne perds pas mon temps sur ce que je ne peux pas changer. Au lieu de réciter des incantations pour empêcher la pluie, j’apprends à ranger mon linge avant qu’elle ne tombe.

Et toi, dans quel domaine penses-tu que ton action pourrait vraiment faire une différence ? Quels problèmes autour de toi pourrais-tu résoudre dès aujourd’hui, à ton niveau ? Partage tes idées ou ton expérience en commentaire. Qui sait, elles pourraient inspirer quelqu’un d’autre à agir aussi.

Georges DEFO