Ce ne sont pas les choses qui nous troublent, mais nos jugements

Un jour, Épictète, philosophe stoïcien, a écrit : « Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur ces choses. »

Cette pensée a traversé les siècles et reste d’une actualité désarmante. Car au fond, la plupart de nos souffrances ne viennent pas des événements eux-mêmes, mais de l’interprétation que nous en faisons.

Prenons un exemple simple : deux personnes vivent le même licenciement. L’une s’effondre, persuadée que sa vie est finie. L’autre y voit une occasion de se réinventer, de lancer enfin ce projet resté trop longtemps dans un coin de sa tête. L’événement est identique, mais la perception change tout.

C’est là que le stoïcisme nous interpelle : nous ne contrôlons pas le monde extérieur, mais nous avons toujours la main sur nos jugements, nos réactions, notre manière de voir. Ce n’est pas nier la douleur, ni faire semblant que tout va bien. C’est simplement choisir de ne pas donner à chaque coup du sort le pouvoir de nous détruire intérieurement.

En relisant cette phrase d’Épictète, je me demande combien de fois j’ai laissé des petites contrariétés voler ma paix : un retard de bus, une remarque maladroite, un imprévu… Autant de situations que je ne pouvais pas contrôler, mais que j’ai amplifiées par mes propres jugements. Trop de fois en fait. J’ai même la fâcheuse habitude de sentir mon rythme cardiaque s’emballer quand les choses ne se passent pas comme je le souhaite. C’est même tres mauvais pour ma santé. Et cette pensée d’Epictete n’a pas attendu le signal d’alerte de mon médecin pour me « tirer les oreilles »

Et toi, combien d’énergie gaspilles-tu à juger ce qui ne dépend pas de toi ? La clé, peut-être, est d’apprendre à distinguer ce qu’on peut changer de ce qui nous échappe. Et dans ce qui nous échappe, apprendre à cultiver une paix intérieure qui ne se laisse pas emporter par les tempêtes.

Georges DEFO