Ce que l’Afrique ne doit pas copier des États-Unis
On nous a longtemps présenté l’Amérique comme le modèle à suivre.
Mais à force d’observer ce pays, surtout du point de vue de ses minorités, je commence à croire que l’Afrique ferait mieux de sélectionner avec discernement ce qu’elle imite.
Car derrière le rêve américain se cache souvent une réalité brutale :
l’ultra-capitalisme a produit des réussites incroyables, mais aussi des fractures profondes.
Inégalités massives, accès à la santé réservé aux riches, ghettos modernes, solitude déguisée en liberté…
Les plus vulnérables y paient très cher le prix de ce modèle.
Alors, posons-nous la question :
Souhaitons-nous vraiment construire nos sociétés sur ces bases ?
Cela ne veut pas dire qu’il faut tout rejeter.
L’Amérique a aussi des qualités dont nous devrions nous inspirer intelligemment.
En voici trois.
1. La culture du passage à l’action
Là-bas, on tente, on lance, on échoue, on recommence. L’initiative est valorisée. Chez nous, trop d’idées meurent à cause de la peur, du jugement ou du manque de soutien.
2. La valorisation du mérite
Tu livres, tu avances. Peu importe ton nom ou ton âge. Là où, chez nous, trop de talents sont invisibles faute d’“appuis”. Il est temps de construire un système où le travail parle plus fort que les relations.
3. Le respect du temps et de l’efficacité
Rendez-vous tenus, communication claire, orientation résultats. Pendant qu’on palabre chez nous, d’autres avancent. Respecter le temps, c’est respecter l’humain.
En clair, ce n’est pas l’Amérique qu’on doit copier, mais la discipline, l’audace et l’efficacité qu’elle a su cultiver dans certains domaines.
L’Afrique a l’opportunité de créer son propre modèle, enraciné dans nos valeurs, mais enrichi de ce que le monde a de meilleur à offrir. Encore faut-il qu’on choisisse avec lucidité.
Georges DEFO