Comme faire pour se prémunir du "mini-mini" par les solutions importées?
L’application Yango, c’était la grande nouveauté au Cameroun. On était tous contents avec leurs prix bas au début. J'ai pu utiliser l'application pendant mon dernier séjour au pays, et j'ai adoré l'expérience.
Depuis quelques jours, des voix s'élèvent pour critiquer la nouvelle politique tarifaire de l'application, qui est super agressive. Les courses coûtent de plus en plus cher. Maintenant qu’ils dominent le marché et qu'il n'y a pas d'alternative, ils ont tout le pouvoir pour faire comme bon leur semble.
Il n'est pas question ici de critiquer cette compagnie ou de rejeter les bienfaits de son arrivée dans notre écosystème, mais plutôt de me servir de cet exemple pour appuyer le point dont je parlais l'autre jour : comprendre qu’à chaque fois qu’on doit subir des solutions importées, on finit par en payer le prix. Littéralement. Et si demain Yango mettait la clé sous la porte et quittait le Cameroun ? On se retrouverait sans solution pour un service pourtant devenu "essentiel". Quand Ronel va parler on va dire qu'il dérange ( il avertissait déjà dans cet article 👉🏿 ici ).
Moi qui suis ingénieur logiciel, je ne compte pas le nombre de fois où je me suis dit : "À quoi bon ? Facebook existe déjà..." avant d'abandonner un projet. Je suis convaincu qu’il y a plein de créateurs de solutions logicielles qui ont laissé tomber pour ce genre de raison ou parce qu’ils n’ont pas reçu le soutien qu’ils méritaient. J’ai d’ailleurs vu récemment une interview de Teddy KOSSOKO qui parlait de ce problème, et je pense que je ferai un texte à part pour en discuter.
C’est le moment pour les développeurs et entrepreneurs africains de prendre les devants. On a besoin de solutions faites par nous, pour nous. C’est une énorme opportunité de proposer des services qui nous ressemblent et qui ne nous ruinent pas. Il y a vraiment de quoi faire bouger les choses et créer des alternatives bénéfiques pour tous.
Qu'en penses-tu ? Si tu as des idées dans ce sens et aimerais qu’on échange dessus, n’hésite surtout pas.
p.s: Le mini-mini est un jeu auquel on jouait plus jeunes. On crée une petite dune de sable et on y plante un fine brindille de balai. Tous les joueurs réduisent progressivement à l'aide d'un doigt la dune de sable et le 1er à faire tomber la brindille se fait "frapper" par les autres concurrents. C'est un jeu basé sur la patience où les autres concurrents font semblants d'être vulnérables en attendant la moindre erreur de l'autre avant de lui tomber dessus au moment opportun.
Georges DEFO