Diriger par radio, ce n’est pas diriger

Essayer d’entreprendre à distance, c’est un peu comme vouloir gérer un naufrage depuis la côte.

T’es peut-être le capitaine, mais t’es pas sur le bateau.

Tu cries tes ordres dans le talkie-walkie, tu espères que l’équipage t’entend, qu’ils gardent leur calme, qu’ils rament tous dans la même direction.

Mais toi-même, tu ne vois pas la mer qui se déchaîne, ni les trous dans la coque.

Et le pire dans tout ça ?

C’est que souvent, tu ne te rends compte de la gravité de la situation que quand il est trop tard.

Je ne dis pas qu’entreprendre à distance est impossible.

Mais c’est une stratégie qui ne pardonne pas l’amateurisme.

Soit tu as les moyens de t’entourer de gens ultra compétents, soit tu fais partie de ceux qui vont envoyer de l’argent… et recevoir des regrets.

Déléguer, oui.

Mais déléguer quand tu n’as ni budget sérieux, ni équipe solide, c’est comme confier ta voiture à un ado qui vient d’avoir son permis, mais sans assurance.

Tu peux pas t’absenter et espérer que la boutique tourne toute seule, juste parce que tu as mis “PDG” dans ta bio WhatsApp.

L’Afrique ne se gère pas à distance, surtout quand tu n’as pas encore le bras long ni le compte en banque épais.

Et même quand tu les as, tu dois quand même mettre les pieds sur le terrain, faire sentir ta présence, inspirer le respect, donner le rythme.

Je parle pas dans le vide.

J’ai moi aussi essayé.

Et j’ai appris à la dure que le rêve de la gestion passive, c’est bon quand tu as mis en place un système, des process, et une équipe qui tient la route.

Pas quand tu comptes sur le cousin du quartier qui “va gérer”… entre deux matchs de Paris Saint-Germain. Et c’est pour ça quajourdui je préfère investir dans des entreprises comme Agrifrika car j’ai foi en ces personnes compétentes qui portent le projet car je n’ai ni les moyens ni l’expertise pour gérer un business à distance pour le moment.

Alors si tu veux entreprendre au pays depuis la diaspora, commence par être honnête avec toi-même :

As-tu les moyens, les bons relais, et la rigueur nécessaire ?

Parce qu’un vrai capitaine, c’est pas celui qui crie le plus fort depuis la berge.

C’est celui qui met les bottes quand il le faut, descend dans l’eau, et montre l’exemple.

Georges DEFO