Du grand frère à l’action : comment une chaîne d’inspiration peut changer des vies


Si je te dis “le petit frère du grand frère”, il est fort probable qu’en tant que Camerounais, en deux essais maximum, tu sauras de qui je parle. Dans chaque famille, on a ce grand frère qui nous montre la voie et grâce à qui on réalise des choses qu’on n’aurait jamais imaginé possibles. Mais paradoxalement, être exposé à toute cette lumière peut tétaniser certains, comme un élan figé dans les phares d’une voiture. D’autres, au contraire, arrivent à capter cette lumière, la refléter ou même l’amplifier.

Je te dis souvent que j’écris grâce à Ronel. Mais ce n’est pas directement lui qui m’a donné l’envie de le faire. Je t’avoue même que ses textes m’ont souvent mis mal à l’aise au début. Ils étaient trop durs, trop vrais. J’étais tétanisé. Presque renversé par cette voiture qu’étaient le doute, le syndrome de l’imposteur, et un peu de colère mal placée. Puis est arrivé le déclic. Ce déclic, je le dois à son petit frère, Christian Mael. Christian Mael est donc le David de Ronel (Pas de façon péjorative hein je te vois déjà venir). Là où j’étais figé, lui a choisi d’agir. Avec moins de moyens que moi, moins d’expérience, mais une volonté de fer, il a commencé à écrire chaque jour. À parler de ses routines, à cultiver une discipline de vie saine, et surtout à le faire avec une sincérité désarmante. Et c’est en le lisant, en voyant qu’il se lançait sans prétention, que je me suis dit : pourquoi pas moi ?

Depuis, cela fait bientôt six mois que lui et moi nous démenons pour collecter des dons en faveur d’orphelinats dans la ville de Douala. Hier encore, nous avons effectué une remise de dons. Et comme à chaque fois, on a réussi à arracher quelques sourires, à tendre une petite lueur à ceux qui en manquent tant.

Au sein de notre association JAMPO, nous n’avons pas de grands moyens ni d’ambitions politiques. Mais nous avons une conviction : celle que notre modeste contribution est une manière, à notre échelle, de construire ce pays. Offrir à ces enfants un message d’espoir, leur rappeler qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils comptent, et que malgré tout, la vie mérite d’être vécue.

Je veux donc dire merci à toutes les personnes qui ont répondu à mon appel, à ceux qui ont partagé la cagnotte, lu mes textes ou m’ont simplement envoyé des mots d’encouragement. Merci à ma maman, qui m’a représenté sur le terrain. Merci aux volontaires, à tous ceux qui ont apporté un paquet, un jouet, un sourire. Grâce à vous, nous avons collecté 100 000 FCFA. Et grâce à vous, d’autres promesses ont déjà été faites pour les prochaines actions à venir.

Ce que je retiens donc c’est que nous devons tous à notre niveau être des lumières halogènes qui brillent au point d’aveugler nos cadets et leur tenir la main pour qu’ils reflètent encore plus loin cette lumière. Peut-être ainsi même sans ENEO saurait-on enfin éclairer toute l’étendue de notre territoire? 

Georges DEFO