Et si la colère était parfois une forme d’impuissance ?
Tu sais ce moment où tu cries sans raison valable ? Où tu claques la porte, tu lances ton téléphone, ou tu te mets à insulter… alors qu’au fond, tu sais que ça ne changera absolument rien ?
J’ai longtemps cru que la colère, c’était de la force. Que crier plus fort, c’était affirmer son autorité. Que réagir avec rage, c’était prouver qu’on n’allait pas se laisser faire.
Mais plus je prends de l’âge, plus je me rends compte d’une chose : la colère, bien souvent… c’est une confession d’échec.
Quand tu ne sais plus quoi dire à ton enfant, tu cries.
Quand tu ne sais plus comment faire entendre ton point de vue à ton partenaire, tu t’énerves.
Quand tu n’as pas le courage d’agir ou de poser des limites claires, tu t’enflammes.
Mais au fond, tu ne fais que dire : “Je ne sais plus quoi faire.”
La colère est parfois une dernière tentative désespérée de reprendre le contrôle. Une manière de noyer le silence inconfortable de l’impuissance. Elle donne l’illusion qu’on agit, alors qu’en réalité… on fuit.
Et c’est d’autant plus dangereux que cette colère finit par blesser ceux qu’on aime le plus. Parce qu’au lieu de chercher à comprendre, on cherche à dominer. Au lieu d’expliquer, on explose.
Alors j’ai décidé de faire différemment.
La prochaine fois que j’ai envie de crier, je vais d’abord me demander :
“Qu’est-ce que je ressens vraiment ? Et qu’est-ce que je n’arrive pas à exprimer autrement ?”
Parce qu’au fond, la vraie force, ce n’est pas de crier.
C’est de rester calme quand tout pousse à perdre le contrôle.
C’est de dire ce qu’on ressent sans blesser.
C’est d’assumer qu’on ne sait pas toujours quoi faire, mais qu’on va chercher une solution au lieu de laisser la colère décider.
Georges DEFO