Et si l’avenir de l’Afrique dépendait de ce que nous documentons aujourd’hui ?
Ce matin, Charles, Charlie et moi-même avons eu une séance de travail à l’université où nous avions réservé une salle de travail. Déjà, j’ai été agréablement surpris de voir le nombre de jeunes étudiants présents sur le campus un samedi matin, et ensuite, la propreté des installations n’a pas manqué d’attirer mon attention. C’est propre, calme, apaisant… je me serais cru dans un film américain, à craindre d’entendre la bibliothécaire me dire « chuut » parce que je me serais perdu à parler trop fort. Bref, le cadre est posé, et nous allons donc, pendant deux heures, faire du brainstorming pour trouver cette idée-là qui pourrait nous rendre fiers… et accessoirement riches 🤣.
Après deux heures de brainstorming, nous avons réussi à identifier 30 problèmes que nous avons rencontrés ces derniers mois et auxquels nous pourrions apporter une solution et de la valeur. Certaines de ces idées se retrouvaient : comme celle de mettre sur pied un programme pédagogique pour apprendre les langues vernaculaires de chez nous, ou celle de créer un recueil des meilleurs artisans du Cameroun.
Le sentiment général qui en est ressorti est celui de l’absence de data.
En Afrique, de façon générale, beaucoup de personnes essaient : certains réussissent, d’autres échouent, mais le résultat de chaque tentative est une pépite d’une mine d’or… qui reste conservée par celui qui a essayé, et donc ne profitera pas à ceux qui viendront plus tard tenter la même aventure.
Ce qui se fait en Europe, par exemple, c’est la mise à disposition de tout le monde d’une banque libre d’accès regroupant tous les brevets d’invention. Ainsi, quiconque a une idée ne part plus de zéro, mais se base sur les années de recherche des autres pour apporter plus rapidement de la valeur à la communauté.
Il nous faut de la data.
Et la première vague d’entrepreneurs africains devra accepter comme l’a dit Ronel, qu’ils doivent mettre en place un socle que d’autres viendront utiliser, pour qu’un jour, enfin, nous ayons la possibilité de regarder les autres nations dans les yeux.
Alors oui, peut-être que nous ne serons pas les Africains qui deviendront milliardaires. Mais si nous devenons ceux qui structurent, qui documentent, qui partagent et qui créent des standards… alors nous serons ceux grâce à qui les prochains n’auront plus à tâtonner dans le noir.
Et ça, c’est aussi une victoire.
Georges DEFO