Et si ne rien faire était déjà une faute ?
« Très souvent, l’injustice réside dans ce que vous ne faites pas, pas seulement dans ce que vous faites. » – Marc Aurèle.
La meilleure façon de ne pas se sentir coupable est d’ériger la carte de l’inaction comme preuve de notre non-implication. En réalité, c’est justement cela qui scelle notre culpabilité.
J’en parle depuis un moment déjà : peu importe les raisons que l’on invoque pour justifier notre silence ou notre absence, il faut se faire violence. Il faut appeler ces personnes qu’on a laissées de côté. Il faut recadrer ces jeunes trublions qui ont oublié les bonnes manières, comme on le faisait à l’époque chez nous au Cameroun. Il faut faire ce petit effort qui, bien que personnel, bénéficie à la collectivité.
Dans les années 60, aux États-Unis, une jeune italo-américaine nommée Kitty Genovese a été agressée et tuée sous les cris d’appel à l’aide, entendus par 38 témoins. Aucun n’a réagi. Chacun espérait que l’autre ferait quelque chose. Après sa mort, ce phénomène a été étudié par des psychologues et est devenu tristement célèbre sous le nom « effet Genovese ».
Combien de « Kitty » passons-nous chaque jour sans réagir ? Combien de fois notre silence devient une complicité ? La loi le reconnaît d’ailleurs : on peut être condamné pour non-assistance à personne en danger ou complicité, même sans avoir levé le petit doigt.
Je ne te dis pas de jouer au héros à chaque coin de rue, ni de risquer ta vie inutilement. Je sais que tu es assez intelligent pour le comprendre. Mais ce que je te dis, c’est : ne sois pas un maillon passif de la chaîne du mal.
Comme le dit si bien Ryan Holiday, l’histoire nous a prouvé que l’homme est capable des pires atrocités, autant activement que passivement. Et dans chacune de ces tragédies, certains ont eu leur part de responsabilité… simplement parce qu’ils ont choisi de se taire. Imagine un monde où ceux qui étaient contre l’esclavage ou l’Apartheid décidaient de ne pas se prononcer de peur de représailles ? Assurément ne serais-je pas là entrain de t’écrire cet article.
Alors la prochaine fois, ne détourne pas les yeux. Même un simple mot peut faire la différence. Même un simple rappel à l’ordre peut semer une graine.
Et si, aujourd’hui, ton geste pouvait changer le cours d’une vie ?
Georges DEFO