Et si ton vrai talent était ailleurs ?

Tu rencontres un menuisier. Tu penses qu’il va te parler de bois, d’essences, de finitions, de vernis.

Mais non.

Il te parle de holding, d’optimisation fiscale, de régime réel simplifié, de montage en cascade, et de la meilleure façon d’amortir un véhicule utilitaire pour faire baisser son résultat net.

Tu souris, un peu surpris. Puis tu l’écoutes. Et là tu réalises un truc : ce gars connaît la fiscalité mieux que certains conseillers de banque. Il n’a pas juste lu deux blogs. Il maîtrise. Il sait ce qu’il dit. Il y prend même du plaisir.

Alors, tu fais quoi ?

Tu le regardes avec compassion en pensant qu’il s’est perdu ?

Tu lui dis de se concentrer sur ses clous et ses vis ?

Ou tu oses lui dire ce que personne ne lui a jamais dit :

“Et si tu étais meilleur ailleurs ? Et si ton cerveau était ta plus belle matière première ?”

Parce qu’en vrai, c’est ça le fond du problème.

On s’habitue trop à mettre les gens dans des cases. Menuisier ici. Comptable là. Chauffeur là-bas. Comme si le talent suivait toujours la fiche de poste. Mais parfois, le talent déborde. Il s’infiltre ailleurs. Un menuisier peut être un excellent fiscaliste. Un coiffeur peut être un entrepreneur redoutable. Un vigile peut écrire des romans.

Alors, non, il ne s’agit pas de dire aux gens de tout quitter au premier doute. Mais il s’agit de s’autoriser à évoluer. De ne pas rester figé dans une image de soi dépassée.

Ce menuisier-là, peut-être qu’il aime encore le bois.

Ou peut-être qu’il attend qu’on lui tende le miroir.

Celui qui lui dira :

“Tu n’es pas en train de trahir ton métier. Tu es en train de découvrir ta voie.”

Donc si tu es ce menuisier, ressaisis toi pour ne pas avoir de regrets plus tard. 

Georges DEFO