Et toi, tu fais quoi de ton talent ?

Il y a des génies qu’on admire à demi-mot.

Des hommes dont le nom est lié à des tragédies, des systèmes sombres, des actes répréhensibles… mais dont l’intelligence, l’influence, la précision d’exécution ne laissent aucun doute.

Les savants nazis, par exemple.

Certains d’entre eux étaient des pointures mondiales dans leur domaine. Ils ont révolutionné la médecine, la chimie, l’aéronautique…

Mais au service de quoi ?

De la terreur. De l’idéologie. De la mort.

Et beaucoup d’entre eux ont été récupérés après la guerre par les puissances occidentales pour continuer leurs travaux… dans un autre camp.

Regarde Lucky Luciano, ou Frank Costello.

Des cerveaux d’organisation, des visionnaires, des bâtisseurs de réseaux.

Des hommes qui auraient pu construire des empires légaux.

Mais qui ont choisi de faire de la pègre leur terrain de jeu.

Talent pur, usage douteux.

Alors, à chaque fois que je croise ces parcours, une question me revient en boucle :

Est-ce qu’avoir du talent suffit à faire de toi une bonne personne ?

La réponse est non.

Le talent, c’est une matière brute. Ce n’est ni bon ni mauvais.

C’est l’usage qu’on en fait qui donne sa vraie valeur.

Et toi, tu l’utilises comment, ton talent ?

Tu as peut-être une plume incroyable, une capacité à vendre, à parler, à organiser, à motiver, à construire…

Mais est-ce que ce don sert à élever ou à manipuler ?

À bâtir ou à dominer ? À éclairer ou à briller pour toi seul ?

Avant de juger les Luciano et Costello, ou même les bourreaux du passé…

es-tu bien sûr que tu fais mieux ?

Tu n’as peut-être pas trempé dans des réseaux mafieux, ni rédigé des traités d’eugénisme… Mais tu as peut-être déjà trahi, profité, manipulé, ou ignoré ton potentiel, simplement parce que ça t’arrangeait.

La vérité, c’est qu’on a tous un pouvoir entre les mains. Le vrai sujet, ce n’est pas “As-tu un talent ?” C’est : que fais-tu avec ?

car oui tu n’y crois peut-être pas mais tu as un talent qui pourrait changer la donne pour beaucoup de personnes.

Georges DEFO