Faut-il vraiment tout mettre en pause à l’approche des élections ?
Les élections présidentielles approchent au Cameroun, et de plus en plus de personnes gèlent leurs activités ou investissements par crainte de l’incertitude qui entoure cette étape cruciale pour chaque pays. Comment ne pas comprendre cette prudence ? Qui voudrait risquer de perdre le fruit de plusieurs années de travail ? Pourtant, j’ai un avis mitigé sur la question.
- On ne met pas tous ses œufs dans le même panier. Les grands groupes et les entreprises à succès assurent non seulement leur survie, mais aussi leur croissance en s’étendant sur plusieurs territoires. Celui qui prend la peine de diversifier ses actifs dans plusieurs pays réduit son exposition aux risques, tout en diminuant la probabilité d’une faillite totale en cas de conflit. Mais au-delà de cet aspect stratégique, la peur n’a jamais été une alliée pour celui qui veut prendre des décisions éclairées. Dois-je te rappeler que ce n’est pas parce que la Côte d’Ivoire a traversé deux grandes crises que ceux qui y avaient investi avant la guerre ont tout perdu ? Et soyons même un peu provocateurs : un bon homme d’affaires sait tirer profit de toute situation.
- Nul ne sait de quoi est fait demain, et s’arrêter pour "voir comment évoluent les choses" n'est clairement pas, à mon avis, la meilleure approche. L’un de nos plus grands travers est cette propension à vouloir tout gagner immédiatement. Mais les grandes choses, comme Rome, ne se bâtissent pas en un jour. Même si une crise venait à éclater, et encore, ce n’est qu’une hypothèse, un projet visionnaire conçu sur 20 ou 30 ans ne saurait être remis en question par un incident conjoncturel.
- Notre pays est déjà en retard sur presque tous les plans. Faire une pause maintenant, c’est ralentir une machine qui commençait à peine à prendre de l’élan.
Concrètement, je comprends la crainte : nous avons nos familles, nos investissements et nous ne souhaitons pas de troubles. Mais l’essentiel est que chaque citoyen joue son rôle en allant voter et que ceux qui, jour après jour, créent de l’emploi et insufflent un changement, aussi minime soit-il, restent concentrés sur leur objectif.
Et toi quel est ton avis par rapport à tout ceci? Est ce que le fait de posséder en même temps à Nairobi et à Douala ne te permet pas de te sentir un peu moins stressé? N'hésite pas à me donner ton avis.
Georges DEFO