Fleurir sans jardin : l’histoire de ceux qui réussissent sans piston
Quand on parle du Cameroun, on entend souvent que pour réussir, il faut être “fils de”, “frère de”, ou au moins “ami de”. Ce n’est pas totalement faux. Dans un environnement où les opportunités sont rares et les places très chères, avoir un carnet d’adresses est souvent plus utile qu’un diplôme avec mention.
Mais comme la rose de Jéricho dans le désert, certains jeunes parviennent à éclore sans eau, sans ombre, sans engrais. Ils ne se plaignent pas du climat, ils apprennent à y survivre. Mieux encore, ils y fleurissent.
Je pense à mon ami Patrick, par exemple. Il n’est pas le fils d’un DG, ni le neveu d’un ministre. Sa famille est modeste, et pourtant aujourd’hui, il travaille aux Brasseries du Cameroun. Il s’est battu, il a fait ses preuves. Il est là où il est grâce à son sérieux, sa rigueur, et sa foi en lui-même.
Je pense aussi à l’ami d’enfance de Ronel, qui n’avait pas forcément voulu partir quand il en a eu l’occasion après avoir été dans l’incapacité dans un premier temps faute de moyens . Aujourd’hui, il voyage dans toute la sous-région pour donner des conférences, former des jeunes, impacter positivement des vies. Il ne vient pas d’un grand nom, mais il est en train de se faire un nom.
Ces exemples nous rappellent une chose : la racine peut être discrète, mais la fleur finit toujours par se voir. Et même si le sol est aride, tant que la graine est vivante, tout est encore possible.
Si tu fais partie de ces jeunes qui n’ont pas hérité d’un “jardin”, sache que tu n’as pas besoin de l’arroser avec du piston pour grandir. Garde la foi. Travaille. Appuie-toi sur ceux qui te ressemblent et avance. Le désert n’étouffe pas toutes les graines. Certaines y naissent, y vivent, et y brillent.
Georges DEFO