Je ne savais pas que les détournements de fonds publics existent en occident 🤦🏾‍♂️!

La corruption est souvent perçue à tort comme une spécificité du tiers monde et plus précisément africaine. Pourtant, ce fléau n’a ni origine ni exclusivité géographique. C’est un phénomène global qui touche tous les continents et toutes les sociétés, sans distinction. Croire que seuls les pays africains en souffrent, c’est alimenter un stéréotype injuste, lourd de conséquences pour la jeunesse africaine.


Prenons des exemples concrets : l’affaire Cahuzac en France, les scandales Petrobras au Brésil, ou encore le scandale financier 1MDB en Malaisie montrent clairement que la corruption est universelle. Ces cas prouvent que ni l’Europe, ni les Amériques, ni l’Asie ne sont exemptes de pratiques frauduleuses. Pourtant, c’est souvent l’Afrique qui est pointée du doigt, ce qui renforce une perception erronée et injuste. Si j’en parle aujourd’hui, c’est parce que dans mon lieu de travail, des fournisseurs ont vu leurs contrats arrêtés suite à des scandales de corruption et de détournements dont ils étaient complices. Mon nouveau collègue africain m’a approché pour savoir ce qui s’était passé, et lorsque je lui ai expliqué, il a eu du mal à me croire. Pour lui, ce genre de choses n’était pas possible en Europe, contrairement à nos pays d’origine. Nous en avons rigolé, mais quelques secondes après, je n’ai pu m’empêcher de comprendre sa réaction tout en ressentant une certaine tristesse, voire de l’énervement.


Comme pour mon collègue, cette idée reçue a des conséquences directes et profondes chez les jeunes Africains. Tout d’abord, elle nourrit un sentiment d’impuissance et de résignation : « Pourquoi lutter, puisque tout semble perdu d’avance ? ». Elle contribue également à une dévalorisation culturelle et identitaire, poussant la jeunesse africaine à systématiquement privilégier des modèles étrangers au détriment de solutions locales innovantes et adaptées. Enfin, ce complexe peut freiner l’entrepreneuriat local et encourager la fuite des cerveaux, car de nombreux jeunes talents pensent à tort que l’étranger est leur unique chance de succès dans un environnement plus sain. Je ne dis pas qu’il y a autant de corruption dans nos pays qu’en Occident, mais je rappelle juste qu’elle existe bien ici, et que quelques années auparavant, la situation était similaire à ce que nous vivons aujourd’hui en Afrique.

Alors, comment pouvons-nous lutter efficacement contre ce complexe ? Nous devons éduquer nos jeunes frères et sœurs restés sur le continent et déconstruire toutes ces années de complexe. Nous devons écrire davantage et partager au maximum les connaissances que nous avons acquises pour faire grandir notre intelligence collective.

En conclusion, rappelons que la corruption n’est pas un mal africain, mais un défi mondial. Dépassons ces clichés nuisibles qui freinent notre développement et faisons de chaque Africain un acteur conscient et engagé pour une société plus juste et transparente. Ne laissons pas les stéréotypes définir notre vision de l’Afrique. Changeons ensemble ce regard, en commençant par modifier notre propre perception. Car après tout, la force de l’Afrique commence par la confiance que nous lui accordons.

Georges DEFO

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