La foi sans morale est un bruit vide

La foi sans morale est un bruit vide

« Je préfère un athée qui se comporte comme un croyant qu’un croyant qui se comporte comme un salaud » — Youssoupha.

Cette phrase est une prise de position morale, pas religieuse. Elle dit une chose simple mais dérangeante : les actes valent plus que les étiquettes. Il y en a tellement d’autres dans le même registre, comme celle qui dit que les premiers bancs des églises sont occupés par les sorciers. Celle-là m’a tellement marqué que je ne m’assois justement jamais au premier banc lors des célébrations religieuses 🤣.

On peut croire en Dieu, citer des versets, fréquenter un lieu de culte… et manquer cruellement d’humanité. À l’inverse, on peut ne croire en rien de transcendant et pourtant incarner, au quotidien, des valeurs que toutes les religions revendiquent : le respect, la compassion, la justice, la retenue, le sens du bien commun.

Autrement dit, la foi proclamée ne garantit ni l’éthique ni la dignité.

Cette citation remet en cause l’hypocrisie morale : elle refuse que la croyance serve de passe-droit pour des comportements violents, méprisants ou malhonnêtes. Elle rappelle aussi que la spiritualité, quelle qu’elle soit, n’a de valeur que si elle transforme le comportement. Sinon, elle devient un simple costume.

J’ai moi-même eu ma phase kémite ou traditionaliste extrémiste, où je ne comprenais pas que quelqu’un puisse penser différemment de moi. Et à la fin, je me suis rendu compte que je n’étais pas si différent d’un extrémiste religieux. Chacun sait ce qu’il trouve dans sa foi et, au fond, si c’est le canal par lequel il parvient à exprimer la meilleure version de lui-même, qui suis-je pour l’en empêcher ?

Au fond, ce qui élève un être humain, ce n’est pas ce qu’il dit croire, mais la manière dont il traite les autres.

Georges DEFO