La quête d’importance : l’Africain face à deux chemins
Dale Carnegie disait que le besoin de reconnaissance peut pousser l’homme à des actes héroïques, des accomplissements créatifs ou, à l’inverse, des comportements destructeurs. Cette réflexion prend un sens particulier lorsqu’on observe deux profils majeurs au sein des sociétés africaines actuelles.
D’un côté, l’Africain de la masse populaire, accablé par les luttes quotidiennes pour la survie. Prisonnier de ce cercle vicieux, il semble avoir abandonné toute quête de reconnaissance, trop concentré à subvenir à ses besoins immédiats. On ne peut pas lui en vouloir mais cette stratégie de survie n’est pas viable sur le long terme. Ma mère me dit toujours que la pauvreté n'est pas une raison suffisante pour ne pas être fier. Si l'on est fier et que l'on veut être respecté, on doit faire preuve de créativité, d'innovation et poser des actes qui marquent les autres. Faute de quoi, on reste piégé dans une économie de subsistance, sans rien à échanger, sans moyens d’améliorer son sort. Ne dit-on pas que la puissance ne respecte que la puissance et ici il n'est aucunement mention d'argent.
De l’autre côté, une minorité de privilégiés concentre les richesses. Dans leur quête de grandeur individuelle, ils construisent des fortunes, des châteaux, des empires, souvent sur le dos des autres. Mais dans la composition actuelle du monde, ces accomplissements personnels sont insuffisants. L’opinion globale tend à voir les Africains comme un peuple mendiant, abattu par les maladies et les conflits. L’individu, aussi brillant soit-il, importe peu si l’image collective reste ternie. Leur combat devrait donc être de bâtir un héritage collectif, d’embellir l’image du continent dans son ensemble. Je me demande s'il n'en on pas marre d'être des "africains qui ont de l'argent".
Le chemin est clair : pour briser ce cercle vicieux, la masse doit devenir créative et proactive, sortir du mode survie pour produire de la valeur. Quant à l’élite, elle doit comprendre que son accomplissement ne brillera vraiment que si l’Afrique tout entière est respectée. Ce n’est qu’en travaillant ensemble, en valorisant l’image collective, que l’on pourra renverser les perceptions et redonner à l’Africain sa place dans le monde.