La richesse est plurielle

On entend souvent dire : « La richesse est un état d’esprit ». Mais cette phrase, sortie de son contexte, sonne comme une citation creuse d’un coach en motivation mal réveillé. Hier nous avons eu un débat profond sur ce sujet avec mon ami Loic, qui m’a d’ailleurs fait comprendre qu’il était un lecteur récurrent de Ronel 😁. Nous avons de plus en plus ce genre d’échanges et ça me fait énormément plaisir, comme quoi même sans le savoir on peut avoir un impact sur des personnes qu’on ne connaît même pas.


Revenons en à la richesse. Ce que beaucoup oublient, c’est que la richesse, en réalité, est plurielle. La définir d’un seul point de vue c’est d’office se tromper sur ce que c’est.

Il y a la richesse financière, bien sûr. Celle qui paie les factures, les soins, les billets d’avion, les écoles des enfants. Celle qu’on voit, qu’on jalouse, qu’on idéalise.

Mais il y a aussi la richesse intellectuelle : celle de ceux qui ont des idées, qui lisent, qui apprennent, qui remettent en question.

Il y a la richesse sociale : avoir un bon entourage, des gens sur qui compter, une communauté qui te soutient.

La richesse émotionnelle : savoir gérer ses colères, ses frustrations, se relever d’un chagrin.

Et enfin, la richesse spirituelle : savoir pourquoi on se lève le matin, croire en quelque chose, en soi, en l’avenir.

Quand je regarde autour de moi, je me rends compte que beaucoup de jeunes Africains sont déjà riches sur plusieurs de ces plans. Certains ont des idées brillantes, des valeurs fortes, une résilience incroyable.

Mais comme ils n’ont pas encore les euros ou les FCFA qui vont avec, ils pensent qu’ils sont pauvres. Qu’ils partent de zéro.

Alors qu’en réalité, ils partent déjà avec un sac à dos plein de richesses. Il ne leur manque qu’un élément : le déclic.

Le déclic de croire que ce qu’ils ont compte. Que leur culture, leur accent, leur réseau, leur débrouillardise, leur foi, leur capacité à s’adapter… sont déjà des capitaux immenses. Et arrêter de regarder le poussin de 7 jours que les autres ont en mains, qu’ils sont même prêts à échanger contre l’œuf d’aigle royal qu’ils ont en leur possession. les pauvres ne se rendent pas compte de ce qu’ils ont entre leurs mains.

Le reste, l’argent, viendra. Par le travail, la stratégie, les bonnes décisions.

Mais il est temps qu’on arrête de réduire la richesse à ce qui brille. Parce qu’à force de ne voir que le compte en banque, on passe à côté des vraies fondations d’un avenir solide.

Donc oui, la richesse est un état d’esprit, mais pas que!

Georges DEFO