La vie est injuste, mais l'exemplarité est notre boussole
La vie est injuste, je pense que je n’ai pas besoin de te le rappeler. Si ce n’était pas le cas, je ne serais peut-être pas en train de t’écrire ce matin. C’est cette injustice qui me pousse à devenir une meilleure personne. C’est cette injustice qui me force à me former pour, demain, bâtir quelque chose de grand et donner de l’emploi ou même de l’espoir à un grand nombre de personnes laissées pour compte. Si tu n’avais pas encore compris cela, il est temps de te réveiller.
Nous sommes tous dans le même bateau : certains savent nager, d’autres savent piloter un bateau, mais pas celui dans lequel on se trouve. Et malheureusement, beaucoup ne réalisent même pas qu’on est en pleine mer et que ce bateau dérive, faute de personnes capables de reprendre la barre. Peu importe ta position dans cette métaphore, bouge-toi ! 😊
Dans une société où les valeurs africaines et la sacralisation de l’aîné perdent de plus en plus de terrain – bien sûr pour des raisons que chacun pourrait avancer – mon texte d’hier sur l’exemplarité prend tout son sens. Que ce soit au pays ou ici en Occident, nous nous regroupons souvent par centres d’intérêts : amicales, associations, où nous collaborons pour l’intérêt de tous. Ces regroupements brassent souvent plusieurs tranches d’âge. Si cela se passe généralement bien, ce n’est pas toujours le cas. Et pour anticiper ces tensions, il existe souvent un règlement intérieur.
Mais la première erreur dans l’application de ce règlement est le "deux poids, deux mesures". Quand il s’agit des aînés, les sanctions sont souvent aménagées, tandis que les plus jeunes prennent plein tarif. En tant qu’aîné de deux sœurs, j’ai toujours pris la peine maximale lorsque nous étions punis par nos parents, pour deux raisons :
- La faute que nous avions tous commise.
- Mon manquement à mon devoir d’aîné, car c’était à moi de montrer l’exemple.
Dans nos associations, ce principe devrait s’appliquer. Les aînés doivent recevoir des peines plus lourdes pour défaut d’exemplarité. Eux, plus que les nouveaux, comprennent l’importance du projet et ne peuvent se permettre d’être le point de bascule de l’entreprise. Tu diras peut-être que cela devient injuste, et je te répondrai : relis la première phrase de ce texte.
La vie est injuste, mais ce n’est pas une raison pour ne pas bien faire les choses. En étant exemplaires, nous redressons le bateau, inspirons ceux qui nous suivent et créons une dynamique où chacun sait que ses efforts comptent. La responsabilité n’est pas un fardeau, c’est une chance de transformer l’injustice en force.
Et toi, es-tu prêt à prendre la barre ?
Georges DEFO