L’avare que tu élèves aujourd’hui… sera peut-être celui qui te tournera le dos demain

« L’avare est tellement matrixé que même quand il est dans un trou et que quelqu’un veut l’aider, si vous lui dites “donne-moi ta main”, il refusera de vous la tendre. Alors dites-lui plutôt “tiens ma main”. »

C’était ça, la sagesse du jour. Et ça m’a instantanément rappelé ce que ma mère nous répétait tout le temps : « Il faut partager avec tes frères et sœurs. »

Elle n’aimait pas nous entendre dire « ça c’est ma chose ». Pour elle, en famille, on devait avoir cette facilité à mettre en commun, à ouvrir la main, pas à la refermer.

Et puis… j’ai compris pourquoi ma copine était si dure avec notre fils.

Il a cette fâcheuse habitude qu’ont beaucoup d’enfants de mbeng, ceux qui ont des tonnes de jouets : ils n’aiment pas qu’on y touche. Même s’ils ne les utilisent pas.

Moi, je trouvais toujours un moyen de dédramatiser. Je me disais que ce n’était rien, que ça passerait.

Mais cette sagesse du jour, avec l’avertissement final du chroniqueur, m’a réveillé d’un coup :

« Le petit avare que tu élèves, il n’aura pas fini de l’être avec tous ses proches… qu’il le sera avec toi-même, son propre parent. »

Par peur de reproduire les erreurs que nos parents ont pu commettre avec nous, on a souvent tendance à être moins durs avec nos enfants.

Ça part d’un bon sentiment, évidemment. Mais il ne faut surtout pas oublier que si nous ne nous en sommes pas si mal sortis, c’est aussi grâce à leur éducation.

À nous donc de nous souvenir des leçons qu’ils essayaient de nous transmettre dès notre tendre enfance… et d’en faire autant avec nos petits.

Si aujourd’hui, mes sœurs me considèrent affectueusement comme leur père, c’est parce que leurs soucis sont devenus les miens, d’une certaine façon.

Et ce n’est pas inné : ça m’a été inculqué.

Et si je ne fais pas ce même travail, mon fils n’aura jamais cette même approche vis-à-vis de ses futurs cadets.

Garder nos racines, c’est aussi transmettre des valeurs simples, solides, cohérentes.

Et le partage en fait partie.

Georges DEFO