Le brainwashing doux

C’est comme ça que je choisis de l’appeler.
Ce n’est pas le lavage de cerveau brutal, frontal, dictatorial. Non. C’est celui qui s’insinue dans ta tête, lentement, sans te forcer, mais te pousse doucement à remettre en question ce que tu croyais normal.

Pendant des années, on a dit aux Africains :
« Vous faites trop d’enfants. »
« Contrôlez les naissances. »
« Trop de population tue le développement.»
«Les étrangers font beaucoup d'enfants pour profiter des allocations sociales.»

Et ce discours, on l’a entendu, ré-entendu, jusqu’à l’intégrer dans nos raisonnements les plus personnels.

Aujourd’hui, j’ai des amis qui me disent :
« Je ne sais pas si je vais faire un deuxième enfant. Un seul, c’est déjà beaucoup. »
Et ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas les moyens. Ce n’est pas non plus par choix profond. C’est parce qu’à force d’entendre certains discours, ils ont fini par croire que vouloir une grande famille, c’était être irresponsable. Ou qu'avoir plus d'un enfant était la fin d'une vie sociale.

Pendant ce temps, les pays qui nous disaient de limiter les naissances boostent leur natalité, encouragent la fertilité, subventionnent les familles nombreuses. Pourquoi ? Parce qu’ils ont compris que l’avenir, c’est la jeunesse. Et que celui qui a la jeunesse a la main sur l’avenir.

Mais nous, on continue à douter, à culpabiliser, à penser que faire trois enfants, c’est un crime écologique. Pourtant, ce n’est pas le nombre qui est le vrai problème, c’est l’environnement qu’on crée pour les élever.

Je ne suis pas en train de dire : « Faites dix enfants sans réfléchir. »
Je dis juste : si ton cœur veut une grande famille, n’étouffe pas cette voix à cause de ce que “les autres” ont dit.

Il faut qu’on réalise qu’on est capables de penser par nous-mêmes. De faire des choix éclairés sans céder à la peur ou à la pression sociale travestie en “bon sens universel”.

Parce que quand on nous lave doucement le cerveau, on se réveille un jour avec une tête propre, mais vide de nos propres convictions.

Georges DEFO