Le pouvoir caché des noms
Savais-tu que l’arme la plus redoutable chez un homme politique, c’est sa capacité à se souvenir du nom de ses électeurs et de l’utiliser au moins trois fois dans une conversation ?
La période pré-électorale n’est pas si différente d’une phase de séduction.
Les électeurs cherchent souvent celui qui les fait se sentir spéciaux, même en éludant le contenu de son programme.
Et quoi de mieux pour ça que d’être appelé par son nom, de sentir qu’on connaît l’orthographe exacte, même quand le nom est difficile à prononcer ?
Ça donne l’impression qu’on a pris le temps de te connaître. Pas forcément dans le fond, mais dans la forme. Et ça, c’est déjà beaucoup.
Tu vas peut-être me dire que j’exagère sur un détail.
Alors laisse-moi te poser quelques questions…
- Le nom de l’enfant.
En pays bantou, le nom est sacré.
Au point que, lorsqu’un homme n’a pas doté la mère de son enfant, on lui refuse parfois le droit de donner son nom à l’enfant.
Dans d’autres cas, on lui impose une amende.
Et tu peux me croire : c’est déjà la cause de beaucoup de ruptures, surtout chez les moins aguerris.
- La gêne quand on oublie un nom.
Tu l’as sûrement déjà vécue :
Tu es dans la même pièce qu’une personne, mais tu as oublié son nom.
Alors tu passes en mode contournement : “gars”, “molah”, “la go”, “resse”…
Tout est bon pour éviter de te griller.
Et si la personne te demande : “Tu te souviens de mon nom ?”…
Ah le malaise !
3. Le pouvoir d’un nom prononcé au bon moment.
T’es-tu déjà fait appeler par ton nom de famille, par quelqu’un que tu vois tous les matins, mais dont tu ne t’attendais pas à ce qu’il le retienne ?
Ça fait quelque chose, hein ?
Moi, à l’époque où je travaillais à Interpol, mes collègues étaient jaloux parce que la dame de l’accueil me disait toujours :
“Bonjour Monsieur DEFO…”
Et visiblement, elle ne le faisait pas pour tout le monde.
Et toi, as-tu déjà appelé une serveuse ou un prestataire par son prénom ?
Souvent, ils portent un badge avec leur nom. Mais très peu de gens le remarquent, encore moins l’utilisent.
Pourtant, c’est un geste simple, mais puissant.
Alors oui, tu peux penser que ce sont des détails.
Mais comme je te l’ai déjà dit :
Ce sont les détails qui font la différence entre les personnes spéciales… et les autres.
Et si jamais tu as encore du mal à lire FOTSI, je t’exhorte à t’y mettre sérieusement…
Et à bien l’utiliser la prochaine fois qu’on se verra.
Georges DEFO