Le principe de l’évolution de l’espèce
Il y a une phrase qu’on aime souvent dire en rigolant : « Mon père a construit, mais je n’ai aucune obligation de faire comme lui. Aucune brique n’ira au village. » J’ai moi-même pris plaisir à l’utiliser quelques fois, mais rassure-toi, c’était toujours dans la dérision. Hélas, beaucoup de mes frères l’utilisent et, pire encore, le pensent sincèrement.
L’être humain aujourd’hui est ce qu’il est parce que l’évolution elle-même n’est qu’un challenge d’ego. Être aujourd’hui une version moins bonne que celle que j’étais hier est un aveu criant d’échec. J’ai d’ailleurs écrit un texte où j’expliquais mes motivations : cette envie de toujours m’améliorer, même d’un tout petit peu, est pour moi la preuve que je n’ai pas gaspillé cette denrée rare et précieuse qu’est mon temps.
Pour revenir à cette fameuse phrase, je vais te dire une chose : quand un homme se bat pour léguer des biens, des actifs ou un héritage qui faciliteront la vie de ses descendants, le minimum attendu de ceux-ci est de faire de même pour leurs propres descendants. Et si certains refusent de se mettre la moindre pression, ils doivent au moins comprendre qu’ils sont obligés de faire mieux que leurs prédécesseurs, ne serait-ce que pour compenser l’inflation.
Matériellement, si tu reçois une maison, redonne-lui une seconde vie : rénove-la, fais-en un duplex, un actif qui vaut encore plus. Si tu as eu la chance de faire le collège, fais en sorte que tes enfants, si possible, atteignent l’université. L’idée n’est pas d’être parfait, mais de continuer cette chaîne d’amélioration.
Georges DEFO