Le prix à payer pour ne pas décevoir
Il y a des situations dans lesquelles on se met tout seul. Pas parce qu’on est bête, pas parce qu’on est inconscient, mais juste parce qu’on a peur de décevoir.
Combien de fois on a dit “oui” alors qu’on voulait hurler “non” ? Combien de fois on s’est retrouvé dans des plans bizarres, dans des situations financièrement ou émotionnellement toxiques, juste pour ne pas froisser quelqu’un, pour “ne pas faire le relou”, pour garder une image lisse ?
Tu n’avais pas besoin de cette paire de chaussures. Tu n’avais pas besoin de ce crédit. Tu n’avais même pas besoin de sortir ce soir. Mais tu l’as fait. Pour les autres. Pour paraître cool. Pour ne pas casser l’ambiance. Ce phénomène est très connu et je pense que toi aussi tu sais de quoi je parle. Pour certaines personnes, faire tout ce que j’ai cité plus haut dans leur tête équivaut à éviter un suicide social.
Moi aussi j’ai été là-dedans. J’ai acheté du stock de vêtements et d’accessoires que je trouvais stylés, j’ai investi dans des équipements de sport sans même avoir de stratégie claire, parce que je me sentais bon vendeur, parce que je me disais “ça va partir vite”. J’ai accepté de vendre à crédit car je ne voulais pas décevoir mes clients. La vérité ? Personne ne m’a obligé à le faire ou ne m’a braqué une arme à feu sur la tempe. Je naviguais à vue. Et aujourd’hui, je sais que ce n’est pas le talent qui manque, c’est la discipline de dire non, même à soi-même, quand il le faut. D’ailleurs, c’est à force de vendre à crédit que j’ai fini par me lasser de courir après mes débiteurs et que finalement mon business est mort.
On appelle ça le conformisme social. Une forme de soumission douce, bien intégrée, qu’on maquille sous forme de sociabilité, d’humilité ou de loyauté. Mais qui, en réalité, tue à petit feu. Parce qu’on finit par porter des masques, par trahir nos vraies envies, et surtout… par se trahir soi-même.
Tu sais quoi ? C’est pas grave si tu ne fumes pas. C’est pas grave si tu refuses un verre. C’est pas grave si tu n’as pas les dernières baskets. C’est pas grave si tu préfères rester chez toi. Ce n’est pas grave si on dit que tu es méchant. Ce qui est grave, c’est de te renier, juste pour être accepté. Et finalement accepter n’importe quoi.
Tu as le droit de ne pas penser comme tout le monde. Tu as le droit de poser des limites. Et surtout, tu as le droit de vivre ta propre vie, pas celle qu’on attend de toi.
Georges DEFO