Les épiphanies du chaos
Je ne pouvais pas m’empêcher d’emprunter cette analyse de Stevie de Music feelings. Les epiphanies qui naissent du chaos. C’est étrange, mais j’ai remarqué que mes plus grandes prises de conscience naissent toujours dans le désordre. Un peu à l’image de ce qu’il a expliqué qui caractérise très fortement le peuple camerounais et à moindre mesure le peuple noi.
Comme si la résilience, dans les moments chaotiques, réveillait une partie de moi que je ne savais plus entendre.
À chaque fois que je suis sur le point de toucher le fond, quelque chose se rallume. En école d’ingénieur, quand les délais s’accumulaient et que la pression devenait étouffante, j’ai souvent trouvé des ressources que je n’aurais jamais imaginées surtout quand j’ai failli me faire renvoyer. Au travail, c’est la même chose : quand je m’engage sur des projets forts, complexes, exigeants, un instinct se réveille — une forme d’ingéniosité brute, presque primitive, que je n’utiliserais pas en temps normal. Et même dans la sphère familiale, les projets structurants m’obligent souvent à sortir de ma zone de confort, à penser différemment, à inventer des solutions que je n’aurais pas envisagées autrement.
Je crois que le chaos agit comme un miroir. Il te montre ce que tu caches à toi-même quand tout va bien. La peur, la fatigue, l’urgence — tout ce qu’on fuit d’habitude — deviennent alors des catalyseurs.
C’est là que naissent les épiphanies : dans cette tension entre la chute et la nécessité de se relever. On peut même faire une lecture plus simple, celui qui n’a plus rien à perdre a donc tout à gagner. Finalement, le chaos ne nous transforme pas vraiment. Il révèle juste la version de nous-mêmes qu’on n’active qu’en cas d’urgence. Et donc si nous sommes tout le temps dans l’urgence, statistiquement parlant il est plus probable que nous soyons souvent sujets à des éclairs de génie.
Est ce pour autant une raison de se complaire de ce chaos? Non je pense surtout que c’est le moyen de savoir dans quelle situation l’on se trouve.
Big up à Stevie pour son documentaire sur le Cameroun et force à nous tous.
Georges DEFO