Les ombres de la caverne (et les nôtres)
Je ne sais pas pourquoi cette semaine spécialement, je me sens d’humeur philosophique. Mais c’est une bonne chose, car si c’est un sujet qui te passionne, alors tu es en train de passer une très bonne semaine dans mon blog.
Donc, aujourd’hui, je vais te parler d’une expérience pensée par l’un — si ce n’est le — plus grand philosophe de tous les temps : Platon.
Il y a plus de 2000 ans, en Grèce antique, il a imaginé des gens enchaînés au fond d’une caverne depuis leur naissance. Ils ne voient que le mur devant eux.
Derrière eux, un feu projette des ombres d’objets et de personnes qui passent.
Ces ombres deviennent leur réalité. S’ils voient l’ombre d’un seau, pour eux… c’est un seau. Pas une ombre. Une vraie chose.
Et voilà qu’un jour, l’un d’eux réussit à se libérer. Il sort de la caverne, voit la lumière, découvre les couleurs, les vrais objets, la vraie vie.
Le gars est choqué.
Un peu comme toi quand tu es arrivé en occident et que tu t’es rendu compte qu’on ne siffle pas les filles qui passent en pleine rue 😂. Ou encore quand, à la descente de l’avion à Roissy ou Zaventem, tu es surpris de ne pas voir d’arbres sur lesquels, à la place des feuilles, pousseraient des euros ? J’exagère un peu, mais tu m’as compris.
D’ailleurs, que penses-tu qu’il se passe dans la tête d’un Occidental qui a passé sa vie à croire que l’Afrique n’est que ce qu’on lui montre dans les documentaires de National Geographic : des maisons en terre battue et des enfants avec des mouches partout sur le visage ?
Une fois qu’il a fait ces découvertes, évidemment, l’homme libéré redescend pour prévenir les autres : “Les amis ! Ce que vous voyez là, ce ne sont que des ombres ! Venez voir le vrai monde !”
Et les autres prisonniers le regardent comme on regarderait un cousin qui revient du mbeng et qui dit qu’il veut ouvrir un restaurant vegan à Bepanda.
En gros : “Toi là, tu es malade. Reste tranquille avec tes idées bizarres.”
Et c’est là que Platon nous attrape. Parce que finalement, on a tous une caverne.
Chez certains, la caverne, c’est la famille : “Dans notre famille, on fait toujours comme ça.”
Chez d’autres, ce sont les études : “On m’a dit que cette filière n’était pas faite pour moi.”
Chez d’autres encore, ce sont les croyances populaires : “Commencer un business ? Toi ? Tu rêves.”
On finit par accepter les ombres comme si c’était la seule vérité. Et dès que quelqu’un essaie de sortir du cadre, il dérange. Pas parce qu’il a tort, mais parce qu’il met la lumière là où les autres préféraient le confort.
Sortir de la caverne n’est pas facile : ça pique les yeux, ça fait peur, ça demande du courage. Mais si tu veux voir plus loin que ce qu’on t’a toujours montré, il va falloir accepter que certaines de tes vérités ne sont que des ombres bien éclairées.
Et la meilleure partie ?
Quand tu sors, tu peux revenir aider les autres. Mais ne sois pas surpris si certains préfèrent leurs ombres. Tout le monde n’est pas prêt pour la lumière. C'est pour çà que je ne me prends plus la tête à vouloir convaincre. Car chacun sait au fond de lui ce qui est bon pour lui.
Connaissais-tu l'allégorie de la caverne de Platon avant de lire ce texte? si non n'hésite pas à me dire ce que tu en as pensé.
Georges DEFO