L’ingénieur dont tu n’as jamais entendu parler, mais à qui tu dois ton PC
Je viens de découvrir le nom de Mark Dean.
Et j’avoue… je me suis demandé pourquoi je n’en avais jamais entendu parler avant aujourd’hui. Toi aussi, tu connais sûrement plus Steve Jobs ou Bill Gates que cet homme-là. Et pourtant…
Mark Dean, c’est l’un des ingénieurs qui a contribué à la création du tout premier PC chez IBM.
Pas dans le comité d’observation. Pas dans le groupe de soutien. Dans l’équipe qui l’a conçu. Point.
Et ce n’est pas tout.
Il est aussi à l’origine de l’invention du bus ISA, ce qui a permis à nos ordinateurs de pouvoir brancher des imprimantes, des scanners, des modems… Bref, sans lui, tu ne pourrais même pas te connecter à Internet à l’époque.
Il a plus de 20 brevets à son actif, a bossé sur le premier processeur à 1 GHz chez IBM, et pourtant, combien d’entre nous savent seulement qu’il existe ?
Pourquoi son nom ne circule pas autant que les autres ? Pourquoi ses contributions sont-elles absentes de nos livres, de nos discussions, de nos inspirations ?
La réponse fait mal, mais elle est simple :
Parce qu’il n’a ni le bon storytelling, ni le bon packaging pour les récits classiques de l’innovation.
Trop discret. Trop modeste. Trop noir.
Je te parle de ça parce que ça m’interpelle.
On veut inspirer nos jeunes, leur dire que c’est possible. Mais si on ne montre jamais ceux qui leur ressemblent, qui ont déjà ouvert des portes avant eux… on passe à côté.
Et ce n’est pas qu’une question d’histoire ancienne.
C’est aujourd’hui encore, dans nos écoles, nos médias, nos références… on invisibilise certains pour glorifier d’autres. Les sportifs de haut niveau, les influenceurs, les artistes sont ces modèles de réussite qu’on veut imposer à nos jeunes. Je n’ai rien contre ceux-ci, mais c’est dommage qu’on ne nous cantonné qu’à cela, sachant qu’on a des illustres ainés qui ont déjà prouvé qu’on était capables d’autres prouesses. Et si on ne fait rien, ça ne changera pas.
Alors oui, Mark Dean mérite d’être cité. Mérite d’être connu. Mérite d’être honoré.
Et surtout, mérite d’être un exemple vivant que l’excellence noire ne date pas d’hier et n’a rien à prouver à personne. On ne devrait plus se retrouver à exulter quand l’un de nos jeunes invente quelque chose comme si c’était un événement exceptionnel car nous avons tout ce qu’il faut et nous le faisons déjà, mais communiquons mal dessus ou laissons le soin à d’autres qui n’ont aucun intérêt à le faire, de la faire à notre place. On est d’accord que ça doit cesser n’est ce pas?
Georges DEFO