Mon pays me rattrape toujours et je ne peux m’en séparer
Il faut que les choses changent et évoluent dans mon pays. Même si parfois je me dédouane et que je baisse les bras, la réalité me rattrape toujours : quoi que je fasse, ce pays reste le mien.
Mon ami Miky m’a récemment identifié dans une vidéo qui circule sur les réseaux. On y voit un homme, habillé aux couleurs du parti au pouvoir, en train de distribuer de l’argent pour inciter des gens à participer à un meeting. Tu sais comme moi que nous sommes en pleine campagne électorale, et donc, ce genre de mascarade n’étonne plus personne. J’avais pourtant décidé de ne pas accorder de temps à ces distractions. Mais comme on dit : tu peux faire semblant de ne pas voir la fumée, elle finira toujours par alerter tes voisins.
Miky, qui est ivoirien, a trouvé malin de me titiller avec cette vidéo. Entre Camerounais et Ivoiriens, la comparaison revient souvent dans nos discussions. Et il faut avouer que parfois, ça pique. Parce que, qu’on le veuille ou non, les réalités de notre pays nous collent à la peau. Tu peux te réfugier derrière le « je n’y peux rien », tu peux détourner le regard, mais tôt ou tard, tu te rends compte que ce qui se joue là-bas t’atteint ici.
Alors une fois le constat fait, que devons-nous faire ? Continuer à rire jaune devant ces vidéos ? Continuer à comparer nos pays pour savoir qui s’en sort le mieux ? Ou bien décider, chacun à notre manière, d’arrêter de baisser les bras et de chercher des solutions, même modestes, pour faire avancer les choses ?
Car fuir ne nous sauvera pas. C’est en se relevant, en agissant et en parlant, que nous préparerons enfin un pays dont nous serons fiers.
Georges DEFO