Mon peuple meurt faute de connaissance

Il y a quelques jours, une histoire a circulé au Cameroun :

une vieille femme accusée d’avoir transformé des enfants… en poules.

Oui, des poules.

Le “crime” ? Les villageois estimaient que leurs poules refusaient les graines de maïs mais se jetaient sur les bonbons. Le verdict, Sorcellerie. On se serait cru dans un conte de Grimm, ou dans un sketch raté — sauf que c’est réel.

Pendant que certaines nations envoient des fusées dans l’espace, d’autres se battent encore contre… des poules supposément possédées.

Et je ne dis pas ça pour me moquer : je dis ça avec une douleur profonde, parce que cette scène révèle une fracture beaucoup plus grave.

Elle montre à quel point l’ignorance peut devenir une prison collective. La Bible dit : « Mon peuple meurt faute de connaissance. » Et rarement un verset n’aura été aussi juste.

La connaissance n’est pas seulement un savoir scolaire ;

c’est la capacité de comprendre le monde, d’analyser, de questionner, de séparer les faits des fantasmes, le réel du mystique, et surtout, de ne pas condamner un innocent parce qu’on ne comprend pas la logique derrière un comportement animal.

Comment devenir une puissance mondiale quand la science n’est pas encore la première réponse, quand l’éducation n’est pas un réflexe, quand la rumeur remplace l’enquête, et quand la peur prend le dessus sur la raison ?

C’est une question que nous devons affronter sans filtre :

est-il possible de rivaliser avec les nations qui construisent des satellites pendant que nous débattons encore de magie ?

Oui. Mais pas sans un changement radical.

Pas sans éducation. Pas sans esprit critique. Pas sans citoyens capables de réfléchir par eux-mêmes.

Pas sans leaders qui valorisent la connaissance autant que d’autres valorisent les traditions mal comprises.

Ce n’est pas un rêve naïf : chaque civilisation devenue grande l’a été en misant sur le savoir. Le nôtre doit commencer par là.

Il y’a néanmoins une information qui me manque et qui aurait mérité d’être traitée par les journalistes qui ont relayé l’information, « Où sont les enfants ? »

Georges DEFO