Nkolbisson - LevalloisPeret, Bafang - Poitiers, Kribi - Bordeaux ce ne sont que les mêmes lieux mais à des périodes différentes.

En 2010, le prix du mètre carré à Logbessou au Cameroun était de 14 000 FCFA. Aujourd’hui, ce même mètre carré coûte 110 000 FCFA. Faites le calcul : c’est une multiplication par près de huit en seulement 13 ans. Maintenant, comparez cela à l’évolution des prix immobiliers à Lyon sur la même période, ou même à Poitiers il y a quelques décennies. Les résultats sont loin d’être aussi impressionnants.

Alors pourquoi une telle différence ? Parce que beaucoup négligent le potentiel des marchés dits “naissants”. Investir au Cameroun, ou en Afrique en général, peut sembler risqué à première vue : manque d’infrastructures, bureaucratie complexe, ou même scepticisme sur la stabilité économique. Mais prenons du recul. La France est une république depuis 1792, tandis que le Cameroun est indépendant depuis 1960. À durée de développement équivalente, imaginer ce que peut devenir ce pays est une opportunité qu’il serait aberrant d’ignorer.

Ce que beaucoup oublient, c’est que là où certains voient des obstacles, d’autres voient des opportunités. D’ailleurs, de plus en plus de jeunes Occidentaux l’ont compris. Ils n’hésitent pas à investir ou à lancer des projets dans des zones que beaucoup d’entre nous, Africains, négligeons. Combien se taillent aujourd’hui des parts de rêve là où nous ne voyons que des contraintes ? Et pourtant, il n’y a pas si longtemps, Poitiers, en France, était l’équivalent de Bayangam, et ceux qui y ont cru à l’époque sont aujourd’hui les grands bénéficiaires de la transformation. Sans même nécessairement être une occupation calculée, il s’agissait d’abord d’occuper une terre qu’ils ont reçu de leurs parents et malheureusement nous faisons le contraire et laissons cette terre orpheline. Mais comme tu le sais, la nature ayant horreur du vide, cette terre aura fait d’être occupée par quelqu’un d’autre tôt ou tard.

En réalité, les terres qui paraissent délaissées aujourd’hui seront peut-être les quartiers chics de demain. Et vous, allez-vous regarder les opportunités vous passer sous le nez ou commencer à bâtir pour les générations futures?

Georges DEFO