Nous ne vendons pas nos filles
« Si tu ne paies pas la dot de 50 000 € pour la femme que tu aimes, ça veut dire soit que tu es pauvre, soit que tu ne l’aimes pas assez. »
Je suis toujours effaré quand j’entends ce genre de propos. Comme si la valeur d’un homme, ou pire encore, la valeur de l’amour qu’il porte à une femme, pouvait se mesurer en euros.
Bien sûr, la dot est une tradition. Elle a un sens culturel et symbolique : celui d’honorer la famille, de sceller une union, de témoigner de la considération. Mais quand elle devient une transaction financière hors de portée, elle cesse d’être un rituel de respect. Elle se transforme en barrière sociale, en outil de sélection qui exclut des hommes sincères et travailleurs au profit de ceux qui peuvent simplement aligner les billets.
Comme mon père le disait déjà de son vivant : « Nous ne vendons pas nos filles. » Et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que les générations qui me suivent appliquent ce précepte. Parce qu’au fond, une femme n’est pas une marchandise, et l’amour ne devrait jamais être conditionné par un montant fixé arbitrairement.
Alors oui, qu’il y ait une dot symbolique, pourquoi pas. Qu’on y mette du respect, des gestes, des valeurs, j’y souscris à 100 %. Mais croire qu’un homme aime moins parce qu’il n’a pas 50 000 € à dépenser d’un coup, c’est dénaturer totalement le mariage et l’esprit même de la famille.
La vraie question n’est pas combien il paie aujourd’hui, mais comment il va traiter sa femme demain. Et si on remplaçait enfin le diktat du portefeuille par celui du respect, de la fidélité et de la responsabilité ?
Georges DEFO