Parler, c’est semer : mais qui est responsable de ce qui pousse ?

Hier je suivais un reportage sur une influenceuse qui, en partageant un service de voyage « miraculeux », a fini par semer la confusion. Comme elle voyage beaucoup et aime le montrer, ses abonnés se sont laissés convaincre. Résultat : arnaques en cascade. Et quand tout a explosé, elle a déclaré ne pas être responsable des agissements de son partenaire. Tu me diras que c’est finalement le truc à la mode d’où le terme Influvoleurs créé par le rappeur français Booba qui était entré en guerre contre toutes ces pratiques.

Mais ce cas remet en lumière une vraie question : quelle est la responsabilité de celui qui parle, quand d’autres l’écoutent et s’inspirent de lui ?

Un influenceur, ce n’est pas seulement un compteur de followers : c’est un leader, volontaire ou non, et ses mots ont du poids. On peut dire que chacun doit réfléchir par lui-même — c’est vrai. Mais il faut aussi reconnaître que beaucoup de personnes n’ont pas la distance nécessaire pour séparer ce qu’elles voient d’un conseil réel et adapté à leur propre vie.

Et c’est pareil dans nos relations personnelles. Quand on se confie à quelqu’un, on pense juste partager un ressenti. Mais si cette personne est fragile émotionnellement ou trop dépendante, elle risque d’adopter notre combat comme le sien. Elle va haïr par procuration, boycotter une personne qu’elle ne connaît pas, ou prendre parti dans un conflit qui ne la concerne pas. Et pourtant, on ne lui avait rien demandé de tel : juste d’écouter. D’ailleurs ça me fait rire car un pote du foot disait justement en rigolant: “Comment se fait-il que ton pote t’invite à son deuil et tu pleures plus que lui même?” Ça m’a bien fait rigoler d’ailleurs.

Finalement, la question se retourne : est-ce la faute de celui qui parle, ou de celui qui écoute sans filtre ?

Mon avis, c’est qu’il y a une responsabilité partagée. Parler, c’est semer. Mais écouter, c’est aussi choisir quoi faire pousser.