Passeport Européen ou pas de job de rêve ?
Les combats, ce n’est pas pour les faibles. Je suis de ceux qui considèrent que, si je peux faire avec ma nationalité camerounaise, je ferai tout pour ne pas la perdre. C’est un choix du cœur qui peut parfois passer pour un caprice ou une méconnaissance des priorités. Je me débrouille encore comme je peux et ça me réussit plutôt bien. Jusqu’à hier.
Hier, nous étions en discussion d’affaires avec une belle-sœur ; elle travaille étroitement avec la Banque mondiale, l’ONU et la BAD. Elle n’a pas arrêté de nous faire comprendre le nombre d’opportunités que nous ratons parce que nous ne sommes pas alertés. Après avoir écouté religieusement son exposé, elle nous demande quelle nationalité nous possédons. Avant même que nous ayons répondu, elle nous a fait comprendre combien d’opportunités elle avait perdues parce qu’elle n’avait pas le bon passeport. Te connaissant, tu vas sûrement te dire que j’ai commencé à regretter, non ? Surtout que je te parle sans cesse de ne pas changer de nationalité — le Cameroun d’abord. Tiens-toi bien : aussi alléchante que soit l’idée d’entrer à l’ONU, je ne suis pas prêt à changer de passeport. Pourquoi pas y entrer avec mon passeport camerounais ? Ce sera plus difficile, mais bon — au pire, je me battrai pour faire marcher AgriFrika ou Sneecares.
En fin de compte, quand les gens disent faire des sacrifice, ce n’est pas toujours ce qu’on croît savoir et ce n’est pas toujours évident à comprendre.
Georges DEFO