Personne ne naît raciste ou condescendant !

Je ne sais pas pour toi, mais je le prendrais très mal si, à 10 ans, mon fils me disait :« Papa, je ne veux pas aller au Cameroun en vacances. Ton pays est trop sale, il y a trop de mendiants. Je préfère rester ici. »

Ajoute à cela qu'il mentionne les agressions, les empoisonnements… Peu importe les détails, l’amertume serait la même.

Mais soyons honnêtes : cette réaction ne serait que le reflet de ce que nous, adultes, avons transmis à cet enfant. À force de critiquer exagérément le Cameroun, de pointer ses défauts en leur présence, sans filtre ni réflexion, nous imprimons dans leur esprit une image biaisée, dégradée. Tout comme nous faisons attention aux gros mots ou à ce qu’ils regardent à la télé, nos paroles sur leur pays d’origine méritent aussi d’être surveillées.

Denis Leary disait : « Mon fils de deux ans ne déteste qu’une chose : les siestes. Si un jour il déteste les migrants ou méprise ses camarades, il l’aura appris de moi ou d’un autre adulte de référence. » Nos enfants sont des éponges ; ils nous imitent avant de réfléchir par eux-mêmes.

Et si demain, ce jeune Camerounais devenu Américain ou Français refusait de voir les opportunités que son pays offre ? À l’image de cet Indien né aux États-Unis, nourri de clichés sur ses origines, qui ignore que la Silicon Valley a aujourd’hui élu domicile en Inde… À qui la faute ?

Soyons plus prudents avec nos mots. Le Cameroun a ses défis, mais c’est aussi une terre d’opportunités. Offrons à nos enfants une vision équilibrée, celle qui leur permettra d’y voir des chances, pas seulement des problèmes.