Pourquoi ceux qui ont déjà connu le fond n’ont plus peur de tomber
« Si ma femme veut, elle part avec tout ce que je possède. Du moment qu’elle prend bien soin de mes enfants, franchement je n’aurai aucun regret. Je viens de tellement loin que je ne pense pas qu’une situation comme celle-là aura raison de moi. Et puis, si j’ai trouvé la formule pour gagner tout ce que je possède, j’ai tout ce qu’il faut pour le refaire. »
C’est la réponse que m’a donnée un pote, à ma question de savoir s’il n’avait pas peur que sa femme parte avec ses entreprises, puisqu’il a pris la peine de lui donner 51 %. Sa réponse m’a beaucoup surpris. Je ne suis pas convaincu à 100 %, mais je comprends sa logique.
Seneque disait qu’il était parfois important pour un homme de s’habiller en haillons et de se contenter du repas le plus frugal, pour voir si cette situation tant redoutée est vraiment aussi horrible qu’on l’imagine. Il faisait le parallèle avec les militaires qui s’entraînent en conditions de guerre, sans ennemi réel, afin de réduire l’écart entre simulation et réalité.
Si j’en crois la réponse de mon ami, il estime avoir déjà fait cet « entraînement » quand il galérait à joindre les deux bouts. Pour lui, un retour à la case départ ne serait pas souhaitable, mais ce ne serait pas non plus la fin du monde. Et c’est ce qui lui permet aujourd’hui de prendre plus de risques que la moyenne, et donc d’obtenir de meilleurs résultats.
En fin de compte, pour ceux qui ont déjà touché le fond et réussi à s’en relever, la chute ne devrait plus faire peur : vous avez déjà prouvé que vous pouviez rebondir. Pour les autres, apprenez à vous mettre volontairement en difficulté, car c’est dans l’adversité qu’on découvre sa vraie valeur. Et même nos enfants devraient parfois goûter à ces conditions difficiles, pour s’endurcir et être prêts quand la vie leur présentera leurs propres épreuves.
Et toi, as tu eu une étape de ta vie qui te fait dire aujourd’hui « l’ampoule grillée n’a pas peur du court-circuit »?
Georges DEFO