Pourquoi ton fournisseur chinois ne t’envoie plus tes colis aussi vite qu’avant
Tu as peut-être déjà entendu ces termes un peu compliqués : balance commerciale, manque de devises, réserves de change, etc. On dirait du vocabulaire d’expert en économie. Pourtant, ce sont des choses qui touchent directement ton quotidien, surtout si tu fais du commerce ou si tu achètes des produits importés. D’ailleurs à chaque fois qu’on parle des choses qui doivent changer au Cameroun pour que notre économie reprenne son envol, c’est avec c’est termes que les discutants s’expriment.
Prenons un exemple simple.
Tu es commerçant au Cameroun et tu veux commander des habits, des téléphones ou des cosmétiques à Dubaï ou en Chine. Tu trouves ton fournisseur, tu veux payer. Mais là, problème : la banque te dit qu’il n’y a pas assez de devises disponibles pour effectuer ton virement international.
Mais comment ça, « pas assez de devises » ? N’est-ce pas ton argent ?
Eh bien, ton argent est bien là… en francs CFA. Mais pour acheter à l’étranger, il faut souvent payer en dollars ou en euros. Et ces monnaies étrangères ne se créent pas sur place, elles s’obtiennent quand un pays vend quelque chose à l’étranger. C’est ça, la balance commerciale.
Le Cameroun importe plus qu’il n’exporte. Chaque fois qu’on importe un produit (riz, voitures, habits, médicaments), on doit envoyer des devises à l’étranger. En revanche, quand on exporte (bananes, bois, pétrole), on reçoit des devises.
Mais si on achète plus à l’étranger qu’on ne vend, il y a un trou. Et ce trou grandit avec le temps. Résultat : la banque centrale ne peut pas fournir autant de devises qu’il y a de demandes.
Conséquence : les commerçants galèrent. Les banques commerciales doivent alors prioriser certains secteurs. Souvent, ce sont les produits de première nécessité : médicaments, carburants, denrées alimentaires. Si toi tu veux importer des baskets ou des mèches brésiliennes, tu peux attendre ton virement plusieurs semaines, voire des mois.
Et pendant ce temps, ton stock s’épuise, tes clients s’impatientent, et ton business tourne au ralenti. Tout ça à cause de la fameuse balance commerciale déficitaire et du manque de devises.
La solution ? Mieux produire localement et exporter. Si le Cameroun produisait plus de choses localement ou exportait plus de produits transformés (et pas juste des matières brutes), on recevrait plus de devises. Et donc, on pourrait répondre à plus de demandes d’importation.
En gros, chaque produit local que tu consommes ou fabriques, c’est une goutte d’eau pour remplir le réservoir de notre économie.
Dorenavant, quand on parle de devises ou de balance commerciale, tu ne penseras pas directement à la pesée d'animaux au marché.
Georges DEFO