Prenez les plus belles… laissez-nous les plus loyales.
Quand mon père est tombé malade, la maladie l’a littéralement terrassé. Les médecins, les traitements, les longues nuits à l’hôpital… Mais dans tout ça, il y avait une constante : ma mère. Jour et nuit, elle était à ses côtés. Pas seulement pour lui donner ses médicaments ou l’aider à se lever, mais pour lui tenir la main, lui parler, rester éveillée quand lui n’en pouvait plus.
Elle est devenue son garde malade H24, sans jamais se plaindre, sans jamais baisser les bras. C’est là que j’ai compris que la vraie beauté, ce n’est pas celle qui attire les regards dans la rue, mais celle qui se révèle dans les moments où plus personne ne regarde.
Vieillir à deux, ce n’est pas juste partager des voyages et des sourires sur des photos. C’est se battre ensemble, rester quand tout devient difficile, et choisir chaque jour d’aimer même quand le corps flanche. Et encore plus quand tout le monde vous a vus vous écharper, et que dans le money time, vous prenez tout le monde à contre-pied en étant là l’un pour l’autre.
C’est ça, en gros, les derniers instants de la relation de mes parents. Je disais même dernièrement à mémé, en rigolant, que je ne m’attendais pas à la voir autant mouiller le maillot pour son mari… pour qui je n’avais jamais eu l’impression qu’elle avait des sentiments. Ah, les parents africains ! Hum… j’espère qu’Ayan ne me tiendra pas le même discours dans quelques années.
Et puis, il y a un autre aspect qu’on néglige souvent : on croit que tout le monde veut les femmes loyales, mais ce n’est pas ça qui les intéresse… et encore moins ce qui les rend heureux. Beaucoup veulent les plus belles. Et c’est leur droit.
Et il ne faut pas l’oublier.
Alors oui, prenez les plus belles… mais laissez-nous les plus loyales.
Georges DEFO