Quand le profit tue, et que personne ne paie… sauf nous
On parle souvent de développement en Afrique. D’industrialisation. De croissance. De start-up, de levées de fonds, d’économie numérique.
Mais très peu de gens s’arrêtent pour regarder le modèle qu’on veut suivre.
Et encore moins pour questionner les dérives de ceux qui sont déjà allés “trop loin”.
Prenons un exemple concret, un nom que tu connais surement, le géant Boeing.
Depuis plusieurs années, le géant de l’aéronautique américain est empêtré dans une série de scandales. Des avions qui tombent du ciel. Des familles brisées. Des ingénieurs qui alertent, mais qu’on fait taire.
Pourquoi ?
Parce qu’à un moment donné, le profit est devenu plus important que la sécurité.
Il fallait réduire les coûts, accélérer la production, récompenser les actionnaires.
Et tant pis si certains process qualité sont “adaptés” ou “contournés”. J'ai pu voir dans des reportages des employés qui ont été envoyés à la retraite à cause de celà ou d'autres dont la mort a suscité beaucoup de questions.
Résultat ?
- En 2019, un vol Ethiopian Airlines s’écrase peu après le décollage. 157 morts.
- Avant cela, un autre vol en Indonésie, même modèle d’avion : 189 morts.
- Et plus récemment, une compagnie coréenne perd 187 vies humaines.
Et pourtant… peu de sanctions réelles.
Peu de conséquences durables.
Car ces catastrophes, pour beaucoup, sont “lointaines”.
Ça s’est passé en Éthiopie, en Asie, dans des “pays pas comme chez nous”.
Les familles des victimes l’ont dénoncé clairement :
Si ces crashs étaient survenus aux États-Unis ou en Europe, le traitement aurait été radicalement différent.
Et là, je veux que tu t’arrêtes une minute.
Parce que pendant qu’on admire les multinationales, qu’on veut les imiter, qu’on rêve de devenir les "Boeing africains", on oublie de poser les vraies questions :
👉🏾 Quelles sont les valeurs qu’on va défendre ?
👉🏾 Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour croître ?
👉🏾 Est-ce qu’on veut copier leur réussite… ou aussi leurs erreurs ?
D'ailleurs quand on regarde déjà comment les politiques gèrent nos pays, on est tenté de dire qu'il est déjà trop tard, mais ici je veux m'adresser aux entrepreneurs et à la nouvelle génération. Le capitalisme sans conscience finit toujours par dévorer ceux qu’il est censé servir.
Et souvent, les premières victimes… ce sont nous. Les pays du Sud. Les populations “silencieuses”. Celles qu’on accuse facilement d’avoir “mal piloté”, ou de “ne pas avoir respecté les procédures”, alors que le mal venait d’en haut.
Développer l’Afrique, oui. Entreprendre, innover, croître : mille fois oui.
Mais pas au prix de nos vies, de notre dignité, ni de notre humanité.
Parce que si on n’est pas vigilants, on finira par bâtir des empires…
qui nous écraseront comme ceux qu’on admire.
Georges DEFO