Quand l’élève dépasse le maître : orgueil ou fierté ?
Hier, je te parlais de l’importance d’être reconnaissant envers ces personnes qui nous ont soutenus dans les moments difficiles, et qui nous ont accompagnés sur le chemin qui a fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. C’est pour ça que la relation maître ↔ élève mérite qu’on s’y attarde aujourd’hui.
Le souhait de tout maître, c’est de voir son élève le dépasser. Et souvent, on considère que l’apprentissage d’un élève se termine le jour où il « bat son maître ».
Mais quand on y pense, dans la vie, on apprend un peu de tout le monde. Chaque personne qui nous marque peut être considérée comme un maître à un moment donné. Et normalement, quand on évolue, qu’on passe un cap, qu’on obtient une meilleure situation que certains de nos « maîtres »… ils devraient être fiers de nous. Sauf que ce n’est pas toujours le cas.
Il existe un type de proche – appelons-le comme ça – qui n’est heureux dans une relation que s’il se sent supérieur. Tant que tu as besoin de lui, tant qu’il est ton « sauveur », tout va bien. Mais le jour où tu commences à voler de tes propres ailes, à ne plus dépendre de lui, voire à aller plus loin que lui, l’équilibre se brise.
Et c’est là qu’il faut faire la différence entre un maître et un dominateur.
Le premier veut ton épanouissement, il veut te voir éclore. Le second, lui, veut ton éternelle reconnaissance, mais sous forme de soumission.
Alors à nous aussi de faire attention à la manière dont on transmet aux autres. Est-ce qu’on partage pour aider ou pour contrôler ? Est-ce qu’on est prêt à laisser les autres nous dépasser sans que ça touche à notre égo ?
Et si aujourd’hui tu es devenu un « maître » pour quelqu’un, demande-toi : est-ce que tu seras vraiment heureux le jour où il ira plus loin que toi ? Ou est-ce que tu préfères secrètement qu’il te reste éternellement redevable ?
Georges DEFO