Quand l’immigration devient une obsession… et pourquoi il faut cultiver son esprit
Après avoir regardé le dernier épisode du podcast Yes We Kam, tu te doutais bien que je n’allais pas rater l’occasion d’écrire dessus.
Si tu ne l’as pas encore vu, laisse tout ce que tu fais et va le regarder. Tu n’auras que deux réactions possibles : soit, comme moi, tu seras galvanisé, remonté à bloc en voyant tous les défis lancés par les hôtes du podcast ; soit tu auras de quoi déverser ta colère, pire que quand le roi Joffrey a fait tuer Eddard Stark à la fin de la première saison de Game of Thrones.
Crois-moi, tu vas rager !
Cela fait trois ans que le Cameroun était interdit de participation au tournoi de Montaigu en France.
Un tournoi prestigieux, où plusieurs équipes de jeunes du monde entier s’affrontent. C’est une vitrine incroyable : pour les jeunes talents qui peuvent montrer de quoi ils sont capables, et pour les centres de formation qui peuvent prouver la qualité de leur encadrement.
Une opportunité en or, qui peut changer une vie.
Mais voilà : notre pays avait été suspendu parce que, de manière récurrente, des jeunes mineurs de la délégation camerounaise disparaissaient dans la nature avant ou après le tournoi, espérant se lancer dans l’aventure clandestine pour régulariser leur situation en Europe.
À force d’abus, les organisateurs ont simplement décidé de ne plus inviter le Cameroun.
Punition collective pour quelques individus.
J’en parle parce que le sujet de l’épisode du podcast, c’est justement ça : les conséquences de l’immigration à tout prix.
Cette année, pour la première fois depuis longtemps, le Cameroun a été réinvité.
Et figure-toi que tous les jeunes qui ont participé au tournoi sont retournés au pays.
Je l’ai appris dans un groupe WhatsApp. Et ce qui est marquant, c’est que la personne qui a partagé l’info l’a fait avec amertume, déplorant presque que ces jeunes soient rentrés “en enfer”.
C’est là que j’ai repensé à ce concept clé : la dissonance cognitive.
J’en ai parlé dans un ancien texte sur mon blog : c’est cet inconfort qu’on ressent lorsqu’on est confronté à deux idées contradictoires.
Ici, le frère qui nous rapporte l’info est en plein dedans.
Il a lui-même fait tout ce qu’il pouvait pour venir en Europe.
Il croit profondément qu’il a fait “le bon choix”.
Alors, comment comprendre que d’autres, après avoir touché l’Europe du doigt, aient choisi de rentrer ?
Sont-ils fous ? Naïfs ? Inconscients ?
Non.
C’est juste que tout le monde n’a pas la même vision de la réussite.
Et voir ces jeunes rentrer met en péril sa propre certitude que l’immigration était la seule et unique voie valable.
Mais bon… je suis en train de te spoiler tout le podcast.
Va regarder, je t’en supplie. Mais prépare ton cœur.
(Et épargne tes organes, hein.)
Il y a un point drôle, sur lequel je veux chuter.
Suis-moi bien, sinon tu risques de rater.Quand je dis qu’il faut lire, se cultiver et développer son esprit, ce n’est pas un slogan.
C’est parce qu’à force d’être en mouvement, tout se connecte naturellement.
Regarde la situation :
- J’ai écrit un texte sur la dissonance cognitive il y a quelques mois.
- Aujourd’hui, je regarde un épisode du podcast qui me fait repenser à ce concept.
- Dans mon forum WhatsApp, j’observe en direct un exemple concret de ce phénomène.
- Et maintenant, j’écris un nouveau texte dessus.
- Toi, tu me lis, tu fais le lien, tu renforces ta compréhension.
C’est ça l’enchaînement vertueux de la culture.
Si je ne lisais pas, je n’aurais pas connu le concept.
Si je ne partageais pas, toi non plus, peut-être, tu n’en aurais jamais entendu parler.
Et la chaîne d’enrichissement de notre intelligence collective aurait été brisée.
Alors, oui, continue à te nourrir.
Continue à lire.
Et surtout : continue à partager.
Georges DEFO