Quand même le rêve finit par lasser
On a tendance à croire que la lassitude vient des mauvaises choses, de ce qui ne nous plaît plus. Mais parfois, elle s’installe même dans ce qu’on pensait désirer le plus.
Après plusieurs jours dans une destination de rêve, tout devient soudain ordinaire. Le coucher de soleil qu’on photographiait la veille devient “encore un coucher de soleil”. Ce qui émerveillait devient routine, et c’est là qu’on réalise : l’excès finit toujours par éroder le goût.
Tout ce qui est intense finit par user — les voyages, les plaisirs, même les réussites. Parce qu’à force de tout avoir, on oublie d’attendre. Et sans attente, plus de surprise.
Alors comment garder les choses “juteuses” ?
Peut-être en réapprenant la rareté. En laissant le temps faire respirer nos envies. En s’autorisant à s’ennuyer, à s’éloigner, pour mieux redécouvrir.
La beauté du monde ne disparaît pas, c’est juste notre regard qui s’épuise. Et parfois, il suffit d’une pause pour qu’il retrouve sa fraîcheur.
La clé, ce n’est pas d’en faire moins, c’est de réapprendre à désirer.
Georges DEFO