Si tu ne te bouges pas, la vie s’en chargera pour toi.
Ils sont nombreux, ceux qui sont bourrés de talent mais qui, soit par flemme, soit parce qu’ils traversent une période difficile, n’arrivent pas à donner le meilleur d’eux-mêmes. La triste réalité, c’est que tôt ou tard, un ultimatum finit par tomber, et ils n’ont plus le choix que de rappeler au monde de quel bois ils sont faits.
Je sais que tout Africain ou immigré se reconnaîtra dans ces lignes. Je t’avais déjà parlé de mon horrible début en école d’ingénieurs en France. J’ai failli me faire virer, car je cumulais les deux situations citées plus haut : j’étais parfois paresseux, mais surtout, je n’avais pas un sou. Obligé de bosser à côté pour payer mon loyer et mes repas. Tu me diras que c’est commun, mais ce n’est pas la même chose quand tu vis dans une petite ville, que tes journées s’étendent de 8 h à 17 h 30, sans permis, sans voiture. Quand l’épée de Damoclès a commencé à s’agiter au-dessus de ma tête, je t’avoue que j’ai regretté la vie de poulet et les soirées PlayStation où j’aurais pu mieux faire. Heureusement, j’ai trouvé la force de m’en sortir. Sinon, c’est clair que je n’exercerais pas le métier que je fais aujourd’hui.
Ils sont nombreux aussi ceux qui prennent la route, traversent successivement désert puis océan au péril de leur vie, arrivent à bon port, échappent à la noyade, mais qui, une fois installés, gaspillent cette chance en ne faisant rien. Pendant ce temps, d’autres saisissent l’opportunité, travaillent dur et construisent enfin la vie décente qu’ils étaient venus chercher.
On peut être chanceux, talentueux, pieux ou entouré, mais si l’on ne transforme pas ces atouts en discipline et en persévérance, tôt ou tard, la réalité nous rattrape. Et à ce moment-là, tu n’auras plus le luxe de la paresse ou de l’excuse. Tu devras prouver, coûte que coûte, que tu vaux ta place.
Alors autant commencer dès maintenant, avant que la vie elle-même ne t’impose son ultimatum. Nous sommes vendredi et pour toi dont la semaine de boulot se termine, as-tu l’impression que tu as donné tout ce que tu avais? As tu été performant?
Georges DEFO