Souviens-toi que tu vas mourir
"Memento Mori", ça fait déjà quelques fois que je vois cette expression passer sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, je me suis enfin décidé à chercher ce qu’elle voulait dire.
"Memento Mori" vient du latin et signifie littéralement "Souviens-toi que tu vas mourir."
Dans la Rome antique, on disait qu’un esclave murmurait ces mots à l’oreille d’un général triomphant, pour lui rappeler que même au sommet de sa gloire, il n’était qu’un homme. Mortel.
Les stoïciens comme Sénèque, Marc Aurèle ou encore Épictète, utilisaient souvent ce rappel pour nous inciter à vivre mieux. Non pas dans la peur de mourir, mais dans l’urgence de vivre ce qui compte pendant qu’il en est encore temps. Car la mort est inévitable, mais surtout, elle est imprévisible.
À première vue, cette phrase peut sembler sombre, voire morbide. Mais en réalité, elle est un miroir. Elle te force à regarder ta vie en face :
Qu’est-ce que tu fais de ton temps ?
À quoi tu consacres ton énergie ?
Qui mérites-tu de devenir avant de partir ?
Et là, deux chemins s’offrent à nous.
Le premier, c’est l’appel à l’action.
Tu comprends que tu n’as pas l’éternité devant toi, alors tu passes à l’action.
Tu dis enfin “je t’aime”,
Tu te lances dans ce projet,
Tu pardonnes,
Tu t’allèges.
Tu vis. Vraiment.
Et tu te protèges de ce vieux proverbe : “Qui remet à demain trouvera malheur en chemin.”
Mais il y a aussi l’autre côté du miroir.
Celui où la conscience de notre finitude nous mène au chaos.
Certaines personnes, lorsqu’elles apprennent qu’elles sont condamnées ou qu’il leur reste peu de temps, sombrent. Elles se disent : “À quoi bon ?”
Et elles s’auto-détruisent. Elles gâchent ce qui reste. Elles deviennent néfastes pour elles-mêmes et pour les autres.
Parce qu’elles voient la mort comme une punition, pas comme le cours naturel des choses.
Alors, que faire ?
Accepter. Non pas avec résignation, mais avec lucidité.
La mort n’est pas une anomalie. Elle est l’une des rares vérités universelles.
Et Memento Mori n’est pas un appel à avoir peur…
C’est un appel à vivre de manière à ne pas regretter.
À faire de chaque jour un chapitre que la mort ne pourra jamais effacer.
Georges DEFO