Tout dépend de la fenêtre depuis laquelle on regarde le Cameroun

J’ai rencontré aujourd’hui, à Nairobi, un homme d’affaires d’origine indienne qui a grandi en Afrique mais a surtout vécu très longtemps au Cameroun. Il est propriétaire d’une boutique de liqueurs et de nombreux autres business ici au Kenya, mais surtout au Cameroun.

Il nous a interpellés, Charles et moi, car il a reconnu notre accent — d’ailleurs, lui aussi avait le même. Ça m’a fait drôle, car il connaît vraiment bien le pays. Tu me connais, je n’ai pas hésité à lui demander comment il est arrivé là-bas, comment se passe le business et comment il fait pour creuser son trou ici.

Il a été très ouvert et nous a conseillé d’être très avisés, car le monde des affaires ici aussi a ses codes : si tu ne les connais pas, tu te fais bouffer.

Mais ce qui m’a le plus marqué pendant tout notre échange, c’est qu’il ne cessait de répéter à quel point notre pays lui manque. Car oui, il se sent Camerounais, et semblait même en être fier. J’ai tout de suite pensé que c’est sûrement parce que ses affaires y marchent bien. Et ça m’a encore fait comprendre pourquoi certains Camerounais trouvent que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : tout dépend de la position depuis laquelle on observe le pays.

C’est vraiment une question de perspective. Et quand ces perspectives s’affrontent — surtout lorsqu’il s’agit des choses du Cameroun —, la discussion peut vite devenir électrique.

De toutes les façons, on aime tous le Cameroun, mais chacun le regarde avec des lunettes différentes.

Georges DEFO