Trois semaines sans mojo.
Trois semaines à sentir cette petite flamme s’éteindre.
C’est souvent dans ces périodes-là que les projets lancés sur un coup d’adrénaline prennent fin, faute de carburant.
J’ai toujours dit que j’étais béni d’être entouré de personnes brillantes. Mais quand on est une personne « normale » avec ses forces et ses incertitudes, il arrive que l’éclat de leur lumière devienne un frein. Comme ces deux personnages de la Bible à qui l’on avait ordonné de ne pas se retourner sous peine d’être changés en statues de pierre… moi, je me suis figé, ébloui par la lumière de ces génies qui m’entourent.
Au lieu de me concentrer sur moi-même, j’ai choisi — lâchement — de mettre en « muet » leurs avancées.
Ronel écrivait un jour que, comme dans beaucoup de sports de haut niveau, tout se joue sur les détails : une seconde passée à regarder ce que font les autres peut nous faire perdre une course et saborder des années d’entraînement. Il avait raison. Mais la réalité, c’est que nous ne sommes pas tous câblés pareil.
Moi, je fais partie de ceux qui sont tirés vers le haut par leurs pairs. Vivre en autarcie, c’est me couper d’un moteur essentiel. Et comme par hasard, après près d’un mois de silence, mon retour sur LinkedIn m’a frappé comme un électrochoc : j’y ai vu toutes les évolutions dans le monde de la tech, assez pour rallumer ma curiosité, acheter de nouveaux livres et replonger dans mes recherches.
Oui, je me suis déconnecté pour une bonne raison. Mais je crois que j’ai encore mieux fait de revenir. Parce qu’au fond, certains d’entre nous ne sont pas faits pour briller seuls dans leur coin. On est des panneaux solaires : on ne produit de l’énergie que lorsqu’on est exposé à la lumière… surtout celle des autres.
Georges DEFO