Voyager ne coûte pas si cher… et ça nourrit l’esprit
Nous étions conviés hier à une messe de requiem pour la grande sœur d’un ami, décédée ce mois-ci des suites d’une maladie.
C’était une très belle femme, et surtout une très belle personne à en croire les témoignages de ses proches, notamment ceux de ses nièces et neveux. Elle avait toute la vie devant elle. Elle n’avait pas encore atteint la quarantaine, et nous étions tous d’accord sur le fait que c’était tristement injuste.
Paradoxalement, ce genre d’événement malheureux permet aussi de revoir des personnes qu’on avait un peu perdues de vue. On essaie alors de profiter de la petite joie que ça suscite, de recréer un moment de chaleur humaine — tout en intégrant autant que possible notre ami en deuil à cette atmosphère apaisante.
Et là, comme souvent, la remarque qui revient :
« Boss, tu es là ? Je croyais que tu étais à l’autre bout du monde. »
Ça me fait sourire. Et en bon Camerounais, oui, je flex un peu. 😌
Tu me diras que voyager n’est pas un palmarès, qu’il n’y a pas de quoi s’en vanter. Et je suis totalement d’accord. Mais cette réaction montre bien que nous restons marqués par une vieille idée qu’on porte depuis l’enfance : le voyageur fait rêver.
Même ici, en Occident, voyager est encore vu comme un privilège. Beaucoup s’imaginent qu’il faut être riche ou libéré de toute obligation pour partir. Entre les enfants, les responsabilités, le boulot, ou simplement l’idée que “ça coûte cher”, on finit par se convaincre que c’est réservé aux autres.
Pendant longtemps, je voyageais une fois par an, souvent l’été, parce que “c’est ce que tout le monde fait”.
Mais j’ai réalisé que pour un petit séjour de 5 jours dans le Sud de la France, je dépensais presque autant que si j’étais parti dans un autre pays d’Europe… ou même en Afrique.
Et souvent, ce qui nous retient, c’est la peur de l’inconnu. Le besoin de “connaître quelqu’un sur place”, le réflexe de rester dans nos zones de confort. Pourtant, le monde est vaste. Et je crois que, en tant que futurs parents, nous avons tout intérêt à cultiver la culture du voyage. Pour la transmettre assez tôt à nos enfants, leur ouvrir l’esprit, et pourquoi pas… les inciter à conquérir le monde. Aucun roi n’a jamais conquis un territoire dont il ignorait l’existence.
Mon voyage en Autriche récemment m’a coûté moins que certaines vacances locales. Et pourtant, quelle richesse ! J’ai découvert une culture, une architecture incroyable, une autre manière de vivre.
Et au-delà du décor, j’ai aussi vu qu’il y a des gens fermés d’esprit partout, ce qui rassure un peu : on n’est pas si mal que ça finalement. 😅
Avant mon premier voyage au Kenya, je ne savais même pas situer le pays sur une carte. Et soyons honnêtes : si on m’avait offert un billet gratuit, je l’aurais peut-être revendu. Aujourd’hui, je peux dire que ce voyage a changé ma manière de penser. J’ai fait de belles rencontres, j’ai upgrade mon mindset, et je suis sûr que ça ne m’a pas coûté plus cher qu’une semaine à Milan.
Tu l’auras compris : la vie est courte, et elle ne nous attend pas.
Il y aura toujours des problèmes. Toujours une raison de repousser.
Mais il faut profiter. De manière raisonnable, certes, mais il faut vivre.
Et si tu veux avoir bonne conscience, rappelle-toi de ce texte où je t’encourageais à réinvestir 20 % de tes revenus dans ta formation personnelle. Un voyage au Sénégal pour visiter l’île de Gorée en fait partie. Un voyage à Vienne pour voir comment, il y a des siècles, les Européens vivaient sous la monarchie pendant qu’aujourd’hui certains fustigent encore nos « chefferies »... aussi.
Je terminerai en te disant ceci : il y a très peu de choses qui devraient te bluffer.
Voyager, c’est surtout une question d’organisation et de bonnes connexions. Trouver les bonnes personnes avec qui partager cette passion, et surtout partager les coûts.
D’ailleurs, il y a une belle initiative lancée par mon jeune frère Marouf, qui s’appelle Partir Ensemble (cf Instagram).
Le concept : voyager en groupe à des prix raisonnables. Tout est pris en charge, et tu profites dans une ambiance zéro prise de tête.
Georges DEFO