WHY ALWAYS ME ?
Cette phrase est devenue mythique dans le monde du football grâce à Mario BALOTELLI, joueur italien d’origine ghanéenne. Adopté par une famille italienne dès son jeune âge (d’où le nom), il joue en première ligue anglaise pour l’un des meilleurs clubs du pays à l’époque. Ce jour-là, après avoir marqué un but, il soulève son maillot pour dévoiler le message floqué en dessous : « Why always me ? ».

Beaucoup ont trouvé ça ironique. En effet, Super Mario, comme on l’appelait, était un génie du football : des qualités physiques impressionnantes héritées de ses origines AKAN, une frappe digne d’un canon, un instinct de buteur hors pair… Bref, une machine. Tu te demandes donc : « Pourquoi il se plaint ? »
Parce qu’il fait partie de ces génies tourmentés, ceux qui ne forcent pas, qui brillent sans effort, et qui s’arrêtent souvent à la surface de leur potentiel. On en connaît tous un dans notre entourage, non ?
Quelques frasques parmi tant d’autres :
1. Feux d’artifice dans la salle de bain : Incendie causé chez lui après un feu d’artifice… en intérieur.
2. Lancer de fléchettes : Depuis une fenêtre du centre d’entraînement, sur des jeunes du club.
3. Gilet introuvable : De longues secondes à essayer d’enfiler un chasuble lors d’un échauffement.
4. Voitures de luxe abandonnées : Et des amendes à la pelle.
5. Argent dans les poches : Plusieurs milliers de livres sterling en cash sur lui. Réponse aux policiers ? « Parce que je suis riche. »
6. Sélection italienne : Talent indéniable mais comportement toujours sujet à controverse.
Il est clair que quand tu lis tout ceci tu te dis que sa carrière a dû être brève, et bien non! il est encore en activité. Il a été très précoce et le fait qu’il était bourré de talents n’y est pas étranger. Mais encore plus le fait que beaucoup d’entraineurs de renom - Mourinho, Mancini, Prandelli - ont essayé de tirer le meilleur de lui. Ceux qui ont réussi avaient compris qu’il fallait le traiter différemment. Pas le cajoler, mais être bien plus sévère car c’était le meilleur moyen de lui faire prendre conscience. Et il en a été de même pour la presse sportive qui ne le lâchait pas en tarissant d’éloges quand il le fallait, mais en l'accablant de façon bien plus sévère que s’il avait été un joueur lambda. Et c’est pour çà que "Quand un joueur moyen échoue, on l’oublie. Quand un génie échoue, on l’accuse de gâcher le don que les autres n’ont jamais reçu".
En écrivant ce texte, ça m'a fait penser à M. Mbey et Mme NTOGUE qui m'ont encadré au collège DE LA SALLE de Douala, ils me punissaient tout le temps. Je croyais qu’il me prenaient en grippe, mais pendant ce temps mes camarades de classe me voyaient comme leur chouchou. On avait clairement pas la même perspective. Mes professeurs avaient compris que j'avais délibérement décidé de faire impasse sur toutes les matières d'enseignement technique. Je n'y arrivais pas et du coup j'avais juste décidé de miser sur les matières que je gérais mieux et donc Il voulaient que je me batte car ils étaient convaincus que je ne donnais pas tout. Et même si je n’ai jamais excellé en génie électrique, ils m’ont appris à me faire violence et à faire le job même si je n'en ai pas envie. C'est cette attitude qui m'a aidé plus tard quand les études ont failli virer au cauchemar quand je suis arrivé à Valence. Je leur suis tellement reconnaissant.
Balotelli n’a jamais remporté de trophée individuel, et j'ai bien peur de ne pas être devenu ce que mes enseignants auraient espéré. Pourtant, à les croire nous avions tout pour briller avec l'éclat qu'ils imaginaient. Sans ces mentors, il n’aurait peut-être même pas eu cette carrière et moi pas de diplôme d'ingénieur et mon job. Le talent ne suffit pas. Il faut un entourage qui pousse, qui secoue, qui croit en toi.
Et si tu connais un Super Mario autour de toi, sois cette personne-là. Celle qui ne le laisse pas se contenter de peu.
Georges DEFO